Faut-il attendre que ces formations politiques tirent la société vers le haut? A une semaine du jour J pour les élections locales, les partis politiques peaufinent leurs dernières stratégies de communication: affiches, émissions télévisées et radio... rencontres avec les citoyens. Tout est bon pour passer le message. Au fait et si on voyait du côté des nouvelles technologies? Nos partis politiques utilisent-ils les nouveaux moyens de communication comme l'Internet. Ont-ils des sites Web? Ces sites Web sont-ils animés, sont-il alimentés en informations? Une visite virtuelle des états-majors de certains partis renseigne largement sur le degré d'utilisation des nouvelles technologies en politique. La première halte virtuelle nous mène au site Web du RCD. Un site attirant à première vue. Bien animé, aéré et structuré, il est surtout à jour. On y trouve le compte rendu du dernier meeting organisé par un des responsable de ce parti à Aïn Benian. En haut de la page d'accueil, trône une photo du leader du RCD, le Dr Saïd Saâdi entouré d'un groupe de jeunes, comme pour exprimer l'attachement et la confiance de ce parti à la jeunesse. Le programme élaboré pour la campagne électorale du 29 novembre est facilement accessible aux visiteurs. Les candidats des différentes communes d'Alger sont avec leur photos, mis en ligne par ce parti qui veut innover dans ce créneau. Mais ce n'est que relatif, car le site Web du RCD est loin d'être parfait. Mais il faut un début à tout, ce qui n'est pas le cas ailleurs, chez les autres partis. Prenons exemple du FLN. Le parti majoritaire a un site avec des couleurs vives, symboliques. Du vert, du rouge et du blanc. Le choix n'est pas fortuit, ces couleurs sont celles de l'emblème national. Le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a toujours soutenu que le FLN est intimement lié à l'histoire de l'Algérie. Mais hélas! le site du vieux parti est figé. En haut de la page, il y a la photo du président de la République qui est également président d'honneur du FLN. Juste en-dessous de M.Bouteflika, vient une petite photo du secrétaire général du parti. Allez savoir pourquoi les deux photos n'ont pas été placées à la même hauteur. Les secrets du FLN sont impénétrables même dans le monde virtuel. Les informations datent du 18 mars 2007. C'est-à-dire vieilles de quelques huit mois. Point de liste, point de photos des candidats du FLN pour les élections locales. Qui sont les candidats du FLN? D'ou viennent-ils? Quels sont leurs programmes? Rien de tout cela, absolument rien. Et qu'en est-il du FFS, un autre vieux parti? On croyait y trouver le zaïm trôner sans Tabbou. Seulement, voilà, le jeune premier secrétaire national, Karim Tabbou a eu l'honneur de poser à côté du zaïm Hocine Aït Ahmed. Un mixage d'un beau bleu et de blanc font de ce site un régal pour les yeux. Et c'est tout. Car pour le reste... les informations datent de quatre jours, ce qui est un non-sens dans le monde du Net et du High speed. Aucune trace des élus du Front pour les élections locales. Venons-en au RND. Un jeune parti, un jeune leader et le Net? Du retard et encore du retard...quatre jours de retard sur les activités du parti. On y trouve des résolutions du conseil national et des activités du parti durant les dernières législatives qui se sont déroulées en mai dernier. Et qu'en pensent les partis islamistes des nouvelles technologies? Commençons par le MSP. Ce parti nous invite par son slogan à «Votez pour nous et demandez-nous des comptes». On doit attendre alors que le MSP gagne les élections pour qu'il s'intéresse au site Web. D'autres partis islamistes ne possèdent pas de site. C'est le cas de En Nahdha et El Islah. Ces partis n'ont même pas eu l'idée de créer des liens par Internet pour ce rapprocher de la société. Il est à noter que l'utilisation d'Internet, en effet, ne cesse de prendre de l'ampleur. Son premier avantage est qu'il est l'outil de préférence de la jeunesse dans la recherche de l'information. Quand on sait la place qui est celle de cette catégorie sociale, on peut imaginer l'importance que prendra le Web dans la communication. Ainsi, les partis les plus prévoyants ont choisi de cibler cette frange de la population en s'adressant directement à elle par l'intermédiaire de la Toile. Cependant, il faut relever que nombre d'entre eux n'ont rien trouvé à y mettre que reproduire sur l'écran des communiqués sans réel attrait. Alors que l'habillement d'un message par Internet demande plus d'élaboration et de recherche dans la conception. Les sites des organisations politiques, quand ils existent, ont la fâcheuse particularité de n'être point actualisés. Jusqu'à maintenant, les organisations politiques communiquent leurs activités respectives par fax. Comment ses partis revendiquent la transparence vers l'administration pour une bonne gestion des collectivités, alors qu'eux-mêmes ne la pratiquent pas? Comment peut-on espérer que ces partis tirent vers le haut une société qui en a tant besoin? Beaucoup reste à faire au niveau de nos partis.