La campagne ne dérogera pas à la règle et à la loi de la mondialisation : être par la force des urnes ou ne pas être dans ce monde des plus forts. Dans un frémissement patriotique révélateur des enjeux et des jeux de puissance, elle bat son plein de volonté de rédemption novembrienne. Toutes couleurs confondues, la classe politique sonne l'urgence de la mobilisation citoyenne pour mériter du choix cornélien magnifié par feu Slimane Amirat qui a préféré l'Algérie debout à la démocratie des coquetteries intellectuelles. Une Algérie qui a réussi le sursaut semptembrien de la dérive terroriste, portée à bout de bras par les puissances altlantiques qui se présentent aujourd'hui en apôtres de la démocratie et des valeurs humanitaires à géographie variable. Une Algérie, marquée aux fers de la conjuration terroriste, fière et digne dans la douleur du déchirement national, qui a surpris les nostalgiques de l' « Algérie de papa » et qui surprendra davantage les tenants du néocolonialisme à visage humanitaire. Cette certitude est partagée par la majorité politique impliquée dans la consolidation démocratique qui se dote d'un appel à « voter en masse » pour décourager, selon Mohand Said du PLJ, les « partisans du statu quo » et barrer la route aux forces de l'ingérence extérieure, estime Abdelaziz Belkhadem. Le boycott se décline en bouderie dont ne voudrait même pas l'Alliance verte, convaincue d'un avenir meilleur, ou Ahd 54 de Faouzi Rebaïne trônant sur ses 30 ans d'opposition. Le choix est décisif. Dans cette « phase cruciale », le défi algérien a été réitéré par le Président Bouteflika. « Nous vivons une mondialisation globale, porteuse de changement radical qui impose une prise de conscience collective de l'importance des défis à relever et de la sensibilité du contexte », a souligné le chef de l'Etat dans un message adressé à l'occasion de la journée du Savoir, commémorée le 16 avril. La bataille démocratique décrète la « mobilisation nationale » des acteurs du changement pacifique. « Il appartient, donc, aux partis politiques, aux citoyennes et aux citoyens d'assumer leur rôle et de prendre leur responsabilité, afin que les sacrifices des femmes et des hommes qui ont lutté pour l'indépendance et l'intégrité territoriale de ce pays, ne soient pas vains, et que ceux qui se sont voués à la défense de sa souveraineté et de son développement puissent avoir leur part de reconnaissance », lit-on encore dans ce message adressé par le Président Bouteflika. L'urgence d'un « front interne », puissamment validé par Louiza Hanoune du PT, se légitime par la menace impériale de décomposition-recomposition du monde arabe poussé à la porte de sortie de l'Histoire et voué à la dépossession et au pillage en règle. Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a appelé à « être vigilants pour la préservation de l'Algérie et de ses richesses des convoitises étrangères ». Ce sont là « les cartes souterraines des puissances de ce monde », évoquées par le consultant international, expert en économie et fonctionnaire de l'ONU, le conseiller d'Ait Ahmed (FFS), Mohand Amokrane Chérifi. Lors de son passage devant le Patronat algérien, il a clairement situé les plans de déstabilisation. « Il faut créer un front commun contre ceux qui veulent nous dépecer. Je sais de quoi je parle, nous sommes une cible et il faut agir avant qu'il ne soit trop tard », a lancé l'expert algérien, citant à l'appui « ce qui se passe au Sahel ou au Mali et bientôt au Niger ». L'Algérie de demain sera-t-elle l'œuvre de ses enfants ? L'autre Novembre est un appel du destin pour réussir l'épreuve démocratique et mettre en échec la stratégie globale occidentale, fondée sur l'ingérence et le démembrement des Etats nationaux des pays-cibles. Un seul mot d'ordre : le compter-sur-soi.