La 7e législature, tenant son ultime session de printemps dans le brouhaha des circonvolutions ombrageuses, imprime le rendez-vous immanquable. Il est par excellence le lieu de convergence de l'Algérie du cinquantenaire de l'Indépendance avec son nouveau destin qui se décline en volonté de réappropriation, profondément ancrée dans la matrice novembrienne et la césure octobrienne, des attentes de la société algérienne codifiées dans l'avènement d'un ordre démocratique aux capacités immunitaires renforcées dans la résistance au terrorisme de la décadence terrassé et aux tentations déstabilisatrices du fameux « devoir d'ingérence humanitaire » en faillite intégrale. Le modèle algérien, conçu, il y a deux décennies, est assurément le miroir inversé de ce qu'on appelle pompeusement le « printemps arabe » du GMO à fondement impérial pourvoyeur de chaos communataro-confessionnel irakien, de tendances au séparatisme en version libyenne et de la montée du péril de l'extrémisme religieux bifurquant, partout ailleurs, sur les sentiers de la démocratie en jachère du combat d'autrui si opportune pour le retour au califat publiquement décrété. Dans la longue marche vers la liberté et un avenir démocratique maîtrisé, l'Algérie historique cultive les vertus de l'authenticité et du choix librement consenti des réformes fortement déniées par le camp de la régression pétrifié dans le grand « trou noir » de l'arriération socio-politique et culturelle et érigé, aujourd'hui, en apôtres du changement démocratique jamais vécu dans leurs royaumes de prédilection. Hérésie ? L'incroyable forfaiture couple la nuit néo-coloniale à visage humanitaire qui étend ses tentacules sur le champ dévasté de « l'homme malade » du siècle impérial. L'urne de tous les défis n'est pas une vue de l'esprit. Elle dicte l'impérieuse nécessité du sursaut patriotique revendiqué par le président Bouteflika lors du discours commémoratif du 24 février, et relayé par les présidents des deux Chambres à l'ouverture de la session. Elle postule à l'évidence au renforcement du socle de la liberté et de la démocratie à l'algérienne, chèrement conquises, et à la sauvegarde des valeurs nationales soumises à concurrence dans la nouvelle « sainte alliance » contractée, sur les cendres du monde arabe éclaté, entre l'Occident prédateur et l'islamisme « modéré », embusqué à la périphérie des républiques assiégées. La vieille recette des laboratoires des spin-doctors, fécondes en « djihad » manipulé des « combattants de la liberté » répudiés, en dernière instance, en parias de l'univers carcéral de Guantanamo, peuple la mystification du « printemps arabe » qui réédite le deal douteux et fait courir, intra muros, les candidats à l'« alliance en vert » aux ambitions aiguisées. Par-delà les stratégies électoralistes et partisanes, il y a urgence à reconstituer le front républicain, profitant du gentleman's agreement conclu par la coalition gouvernementale, de la mue du RCD à l'absence fort regrettée et la main tendue du FFS décidé de « remettre le peuple en mouvement et remettre du mouvement dans un statu quo institutionnel ». Toutes les « implications entièrement assumées », le retour du FFS s'inscrit dans le projet porteur des « évolutions internes profondes », des incertitudes du contexte international et des impératifs de changement démocratique et pacifique du peuple algérien qui a payé « le prix exorbitant, humain et politique » du changement violent. Au soir du 10 mai, l'urne de la crédibilité et de la transparence porte en soi l'exigence du destin national souverainement et librement accompli.