En plus du marché informel et les commerçants qui font de cet espace un présentoir de leurs produits, voilà que viennent se greffer les crevasses, les affaissements partiels et autres lézardes, causant désagréments et ennuis aux citoyens. Ces derniers ne savent plus à quel saint se vouer devant cette situation qui menace même leur vie et leur intégrité physique. Rien n'explique ce laisser-aller. Beaucoup parmi les citoyens, qui ont été gravement blessés, ont même été hospitalisés suite à de sérieuses chutes. Les cas se comptent par dizaines, car presque tous les trottoirs de la ville sont dans cet état. A quelques mètres de la Direction générale de la sécurité nationale (DGSN) et à proximité du marché Nelson (Bab El Oued), un trou béant de 1,5 mètre de diamètre est recouvert de persiennes et autre objets hétéroclites. Le danger est réel car cette crevasse se situe à la sortie d'une épicerie. Plus loin, au niveau de la rue Larbi Ben M'hidi, la situation n'est pas plus reluisante. Des travaux qui perdurent causent désagrément et tracas aussi bien pour les piétons que les commerçants. Situation similaire au niveau du quartier Meissonnier même si l'APC de Sidi M'hamed assure que cela est « dû à des travaux de réfection ». Des travaux qui ont mis beaucoup de temps pour être lancés, de surcroit. Devant cette situation récurrente, certaines APC n'ont pas trouvé mieux que de remplacer le carrelage par du goudron ou un alliage de ciment et de caillasse, rendant la marche difficile et incommodante. Les trottoirs de la commune de Bab Ezzouar constituent un exemple probant. En effet, le revêtement des trottoirs n'a pas résisté aux aléas de la nature et le va-et-vient incessant des piétons. Certaines personnes trouvent des difficultés à utiliser ces trottoirs « car c'est du ciment mélangé à de la pierraille de gros calibre, ce qui cause des douleurs à la plante des pieds, rendant la marche quasi-impossible », explique un citoyen. La dégradation des trottoirs non seulement gêne le piéton et menace son intégrité physique mais a un sérieux impact sur l'esthétique de la ville d'Alger qui ne brille déjà pas par sa beauté pour de multiples raisons. Pour un cadre de la Direction technique de l'APC d'Alger-Centre « la qualité est un code du marché que le maitre de l'ouvrage, à savoir l'APC, choisit. Une vérification est d'ailleurs faite une fois les travaux finalisés », affirme notre interlocutrice. Tout en précisant que le marché octroyé à l'entreprise réalisatrice, privée dans la majorité des cas, suite à une soumission, ne doit pas dépasser le seuil de 6 millions DA. Pour cet employé de la direction technique, le problème réside « chez les autres partenaires (Sonelgaz, Seaal) qui interviennent sur la chaussée sans pour autant remettre en l'état les trottoirs dont la prise en charge est incluse dans le cadre du plan d'action annuel ». Certes les sociétés qui appartiennent aussi bien au secteur privé qu'au secteur public doivent se conformer à la loi imposant la remise en l'état du terrain à la fin des travaux dans les trois genres. Il s'agit de travaux de raccordement lorsqu'il s'agit d'entreprises d'eau et de gaz, de travaux de réparation et de travaux d'aménagement en tous genres. Mais combien sont-ils à respecter le cahier des charges ? Une loi promulguée en 2004 est très explicite en ce qui concerne l'interdiction de ce genre de dépassement imposant même des sanctions financières aux contrevenants. Cette loi ne semble pas suffisante pour convaincre les intervenants sur la voie publique de faire preuve de plus de professionnalisme et surtout de civisme. L'absence d'action concrète sur le terrain visant à donner à cette loi un caractère réellement coercitif a manifestement encouragé ces entreprises et les autres sous-traitants.