Il s'agit au fait d'instaurer une période de repos biologique qui permettra à certaines espèces marines de poisson blanc de se reproduire, tels la seiche, le merlan, le pageot, la bogue ou le saurel. Ces espèces ont la particularité de se reproduire dans des zones peu profondes. Et c'est pour cette raison que les chalutiers auront le libre choix, soit de faire le carénage de leur bateau, de changer d'activité en intervenant seulement au-delà des 3 miles marins ou tout simplement se mettre en cessation d'activité. « Cette mesure est indispensable pour la régénération, la préservation des ressources et le maintien du potentiel halieutique à un niveau optimal », note le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques dans un communiqué. Cette fermeture ne concernera donc que les chalutiers qui exercent à l'intérieur des trois miles marins à partir des lignes de référence. Les sardiniers (senneurs) et les petits métiers ne font, quant à eux, l'objet d'aucune interdiction d'exploitation. Selon Mme Rabéa Zerouki, directrice de la ressource halieutique et de la pêche de la wilaya d'Alger, 14 % des effectifs à l'échelle nationale sont concernés par cette interdiction. Cette période de repos biologique de quatre mois sera réduite à deux mois, à partir de 2013 conformément aux recommandations découlant des dernières assises sur la pêche. « Cette décision est le fruit de concertation entre les chercheurs dans le domaine, les professionnels du secteur et l'administration. Elle est fondée sur des arguments scientifiques valables dans tout le bassin méditerranéen », indique la directrice. Pour empêcher toute violation de cette mesure, une cellule nationale de veille et de surveillance qui travaille en coordination avec les cellules locales installées aux niveaux des wilayas côtières, constituées des directeurs de la pêche des wilayas maritimes, des directeurs de chambres de pêche, des professionnels, des scientifiques et des agents du service national des garde-côtes a été mise en place. Il s'agit de contrecarrer « certains pêcheurs irresponsables et inconscients de l'importance du respect du repos biologique dans le renouvellement des stocks et la pérennité de la ressources », souligne le même communiqué. Le ministère a également mis en place un dispositif d'indemnisation des chalutiers sur la base d'un salaire mensuel équivalent au SNMG, soit 18 000 DA, inscrit dans le cadre de la loi des finances de 2012. Toutefois, selon Mme Zerouki, ce dispositif ne prendra effet qu'en 2013 précisant que les chalutiers qui changent d'activité durant la période de fermeture biologique ne sont pas concernés par l'indemnisation. Mais ce seuil d'indemnisation est jugé dérisoire par les professionnels. Le vice-président de l'association des pêcheurs, Salah Kabèche souligne que la corporation est mécontente. Il fait observer qu'un pêcheur sur chalutier gagne en moyenne 5000 DA par semaine sans compter sa part de poisson. M. Kabèche soulève également le problème des « espadonniers » qui demande la révision de la période de l'interdiction de la pêche fixée, actuellement, entre octobre et novembre. « Alors que dans les pays voisins et en Italie la pêche de l'espadon est autorisée durant cette période qui connaît une forte production, en Algérie, on l'interdit et l'autorise en février, un mois durant lequel l'espadon est encore petit », a-t-il souligné.