La galerie Dar El Kenz de Chéraga abrite jusqu'au 10 mai prochain une exposition plastique de l'artiste-peintre Souhila Belbahar. Au menu, une trentaine de créations « d'œuvres récentes » qui s'articulent autour de la femme-pétale. Que ce soit « Le chant du rossignol », « Cinq colombes pour la paix », ou encore « Trèfle à quatre feuilles », tout est prétexte pour peindre en exprimant une sensibilité, voire un état d'âme qui s'inspire, sans doute, de la ville des Roses, sa région natale. A ceci, s'ajoute de la musique, puisque ces femmes, dont la frêle silhouette épouse gracieusement le féerique panorama, sont peintes sous forme d'artistes musiciennes qui jouent d'instruments à cordes tels que le violon et le mandole. Toute une symphonie. « Tout ce que je suis capable d'exprimer, je ne le fais que par rapport à une réalité intérieure que constitue mon appréhension personnelle du monde. Il s'agit de faire de ma vie, l'outil de ma libération », a-t-elle affirmé. Son art est « poétique », « sublime » et « maîtrisé ». D'autres tableaux mettant en valeur des scènes de vie ordinaire telles que la circoncision, mariage, portraits, amirauté, mais aussi nature morte, ornent les murs de la galerie. « La production abstraite de Souhila ne manquera pas de surprendre, de décontenancer ceux qui aiment reconnaître en ses bouquets, en ses femmes-pétales, en ses études rupestres... comme une marque de fabrique infaillible, consciente du fait que son geste sciemment rééduqué peut engendrer questionnements, voire malentendus, de la part de ses... inconditionnels. » Mais sa technique actuelle n'a évolué qu'avec le temps pour aboutir à l'abstrait. « Elle n'est pas née abstraite. Elle a abouti à cette tendance méthodiquement, par une défiguration progressive du réel ». Pour rappel, Souhila Belbahar a exposé à titre individuel et collectif tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Elle a notamment réalisé un timbre en hommage à nos mères en 1974, puis un autre à l'année internationale de l'enfance en 1979, pour le ministère des Postes et Télécommunications un film portrait d'artiste en 2000, un calendrier Air Algérie en 2001, et deux catalogues-expositions au Musée national des Beaux-Arts.