La filière de production laitière est un importants créneaux sur lequel s'articulera cette année le Salon international de l'élevage, de l'agroalimentaire et de l'agroéquipement (Sipsa et Agrofood) qu'abritera le Palais des expositions, du 18 au 21 mai. Pour préparer le terrain, des experts sont invités à débattre la problématique liée à la production laitière et son intensification. « Une occasion propice pour rapprocher les producteurs des transformateurs », a estimé, hier, le Dr Amine Bensemmane, président de la fondation « Filaha Innove », organisateur du salon, lors d'une conférence de presse. Car si la filière lait est actuellement en situation de redressement, « il n'en demeure pas moins qu'il reste beaucoup à faire pour améliorer la production », selon M. Benchekor, président du comité interprofessionnel du lait (CIL). Ce dernier a fait observer que pour atteindre cet objectif, il faudra d'abord améliorer l'alimentation des vaches laitières. « Il faudra développer et produire suffisamment de fourrage pour permettre aux cheptels d'être rentables et produire la même quantité que dans son pays d'origine », souligne-t-il, en indiquant que la production des vaches importées régresse pour la simple raison « qu'elles sont mal nourries et mal logées chez nous ». Dans le même contexte, il a signalé que les besoins en matière de lait sont estimés entre 3 et 3,5 milliards de litres par an, ce qui nécessite une production moyenne entre 250 à 500 quintaux à l'hectare de maïs fourragé. Aussi, « il est primordial de mobiliser les capacités hydriques pour pouvoir arriver à irriguer entre 150 000 et 250 000 hectares ». Abondant le même sens, M. Soukhal, expert dans la filière lait note qu'il y a des contraintes climatiques qui engendrent « de faibles marges pour la production de lait ». Il va sans dire « qu'il est nécessaire de cultiver l'herbe, car l'alimentation est le facteur premier duquel dépend la production laitière ». Cela sans oublier l'introduction des hautes technicités et la modernisation de la filière d'une manière générale. Selon lui, l'objectif étant d'accroître la production à 1,5 milliard de litres/an d'ici à 2015 pour pouvoir assurer le minimum de consommation. M. Soukhal estime qu'« il y a des possibilités techniques qui permettront à l'Algérie d'être autosuffisante en matière de production de lait ». En attendant, une batterie de mesures d'aide et d'accompagnement a été mise en place par l'Etat. Mais pour M. Soukhal, il ne suffit pas de donner des aides et des subventions, mais de les suivre et les contrôler, « afin de moraliser la filière ». L'expert a fait observer que la « progression en termes de quantité produite n'est que superficielle d'autant que la problématique du prix du lait cru n'est pas définie. Selon lui, le prix de revient et celui proposé à l'étable ne sont pas en adéquation. Pour « clarifier » cette situation, le Dr Bensemmane ne propose ni plus ni moins que « de revenir aux prix du marché ». En clair : « l'Etat doit annuler les subventions ». Plus explicite, il indique qu'il serait préférable d'encourager la production nationale du lai cru en limitant l'importation de la poudre de lait. Le représentant de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), M. Meslem, a indiqué qu'en 2011, une quantité de 1,4 million de tonnes de poudre de lait a été distribuée alors que 572 millions litres de lait cru ont été collectés.