À cause de la faiblesse de la pluviométrie en Algérie, la production fourragère reste faible et engendre par là même la rareté de l'alimentation des vaches. Assurer une alimentation saine, équilibrée, suffisante et régulière pour les vaches, tel est le défi de l'heure qui se présente devant les acteurs de la filière laitière en Algérie. Pour cela, il est impératif d'offrir aux éleveurs les fourrages nécessaires. Compte tenu de la faiblesse de la pluviométrie dans notre pays, il faut palier cette insuffisance en optant pour le système d'irrigation. D'où la nécessité d'utiliser les barrages, les nappes d'eau ainsi que les eaux usées épurées. Les types d'irrigation recommandés sont l'aspersion mais surtout le goutte à goutte. L'aide de l'Etat pour la production fourragère fixée à 6 000 DA/hectare (ha) est aux yeux de M. Benchekor, président du conseil interprofessionnel du lait (Cil), négligeable. Car la consommation nationale du lait ne cesse d'augmenter d'année en année. L'Algérie consomme plus de 1,5 milliard de litres/an. Les quantités collectées se situent entre 600 et 800 millions de litres/an. Le reste représente la poudre de lait importée. les statistiques du ministère de tutelle indiquent que les importations de la poudre de lait de transformation ont nettement reculé lors du premier trimestre 2012, avec une baisse de plus de 46,78% par rapport à la même période de 2011. Ce qui signifie que l'opération de collecte du lait cru a connu une évolution au sein des opérateurs. Une chose est certaine, si l'on garantit une superficie irriguée de 250 000 ha à 300 000, l'on pourra nourrir, avoue M. Benchekor, environ 1,5 million de vaches. Ce qui va permettre de produire les quantités de lait à même de couvrir les besoins de la population. Pour rappel, plus de 2 600 génisses ont été importées par des éleveurs durant le seul mois de janvier de l'année en cours. Ce chiffre s'ajoute aux 66 000 génisses importées d'ores et déjà par les opérateurs privés durant les quatre dernières années. Ceci dénote de l'engouement manifesté par les éleveurs pour développer cette filière. Le ministère enregistre une forte demande exprimée par les éleveurs qui veulent investir dans ce domaine. Cela signifie aussi que la confiance est revenue chez les agriculteurs suite au dispositif incitatif mis en place. Par ailleurs, les aides publiques octroyées dans le cadre du fonds national de régulation et de développement agricole (FNDRA) ont, selon des experts, permis une augmentation de production laitière de près de 70%, des surfaces fourragères de plus de 6% et une hausse de plus de 45% des revenus. L'on déplore, cependant, les lenteurs administratives qui bloquent la perception de ces aides. Autre écueil soulevé a trait aux charges alimentaires qui demeurent, pour ces observateurs, élevées, dépassant en moyenne 74% des charges totales. Au cours du symposium organisé hier en marge du salon Sipsa-Agrofood au Palais des expositions des Pins-maritimes, des opérateurs venus de France ont, chacun dans sa spécialité, présenté leur expérience dans le domaine de la production laitière. Il s'agit, en fait, du projet Alban qui porte sur le développement de la filière laitière entre l'institut technique des élevages (Itelv) et l'association française Bretagne International. Une opération-pilote permettra à un millier d'éleveurs des wilayas de Souk-Ahras, Relizane et de Blida d'apprendre de nouvelles techniques d'élevage. Le travail entrepris depuis plusieurs années par Bretagne International et l'Itelv et leurs partenaires en France et en Algérie pour faire émerger une filière laitière en Algérie tout en créant des opportunités d'affaires pour les sociétés bretonnes est désormais entré dans une phase opérationnelle en Bretagne comme en Algérie. B K.