Omar Korichi, chargé de communication du Front pour la justice et le développement (FJD), plaide pour le boycott de la nouvelle Assemblée, dont l'installation est prévue pour samedi prochain. Pour le représentant du parti de Djaballah, cette position aura « à honorer tous les partis d'opposition ». Or, « rejoindre le parlement n'aura aucun effet tangible sur le mode de fonctionnement puisque la majorité est détenue par les deux partis au pouvoir », a-t-il argué. « Non », rétorque le secrétaire général d'El Islah, Hamlaoui Akouchi. Celui-ci estime que prendre place au sein de l'Assemblée nationale « nous permettra de mettre à nu les politiques jamais convaincantes du pouvoir en place ». Le SG d'El Islah n'a pas manqué de qualifier, d'ailleurs, d'« irresponsable » le fait de boycotter le parlement. Pour lui, la manière la plus judicieuse est de « geler le mandat parlementaire ». LA DESILLUSION DE TOUATI Le Front national algérien (FNA) se veut plus radical. Son président, Moussa Touati, « récuse » de la manière la plus catégorique les résultats des dernières élections législatives. Il réclame rien moins que l'organisation d'un autre scrutin. Sinon, selon lui, la nouvelle Assemblée n'aura aucune « légitimité » et ne pourra, « en aucun cas, représenter le peuple algérien ». Mais Moussa Touati le confirme : les partis sont divisés quant à la position à adopter. C'est pourquoi, il accorde une « importance capitale » à la réunion de demain qui serait, à ses dires, décisive pour l'avenir du Front. « Nous tenterons de trouver un terrain d'entente. Pour le moment, les déclarations des uns et des autres n'ont que trop peu d'importance et n'engagent que leurs auteurs. Tout sera clair d'ici demain », souligne-t-il. Mais le leader du FNA ne se fait pas trop d'illusions : il n'est pas sûr que « ce conglomérat de partis puisse arriver à un consensus ». « Nous n'irons pas loin si les choses restent en l'état », a-t-il tonné. Et encore : « Nous avons l'impression que nous sommes devant un regroupement de partis plutôt qu'un Front ». Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) n'a toujours pas établi une position claire sur la question. C'est du moins ce qu'a laissé entendre son chargé de communication Kamel Mida. « Le MSP est prêt à coopérer avec tous les partis pour une position commune », résume-t-il sans donner plus de détails. De son côté, le mouvement Ennahda se dit, dans un communiqué rendu public à l'issue de la réunion de son conseil consultatif, « prêt à adhérer à toute action avec les partis de l'opposition afin de protéger le processus démocratique de toutes tentative de fraude ». Le Front de refus des élections se réunira demain au siège du Front pour la justice et le développement (FJD). Le boycott de la nouvelle Assemblée nationale, la saisine officielle du Conseil constitutionnel en vue d'une annulation du scrutin et l'organisation d'une autre dans un délai ne dépassant pas les dix mois, sont les deux principaux points réclamés par ces formations. Notons que le premier conclave s'est réuni mercredi dernier au siège du FNA. Y avaient prix part le FNA, le PLJ, le FJD, le FC, El Fedjr El Djadid, le FAN et les trois mouvement composant l'Alliance de l'Algérie verte. Ils n'avaient pas abouti à aucun un consensus. Y parviendront-ils cette fois-ci ?