La très forte déflagration de gaz a été signalée à 19 h 50, selon la même source qui précise que l'accumulation de gaz au sous-sol du réfectoire de la résidence universitaire Chahid Bekhti Abdelmadjid de Tlemcen, provoquée par une fuite, est à l'origine de ce drame au niveau du restaurant U. Les étudiants qui étaient attablés à ce moment là autour du dîner ont été surpris par un violent souffle, témoigne un étudiant. « Je ne me souviens de rien sauf de la détonation », a-t-il indiqué. Les cuisines et le réfectoire ont été complètement détruits par l'explosion qui a fait sauter portes, fenêtres, et murs en plus de l'effondrement d'une bonne partie de la toiture. A l'intérieur, plusieurs victimes ont été ‘'emprisonnées'' par les gravats. Les éléments de la Protection civile venus en force ont secouru les blessés dont certains étaient sans connaissance. Les équipes de secours ont passé plus de 3 heures à évacuer les blessés vers le CHU de Tlemcen. A l'entrée des urgences de l'hôpital, il y avait foule. De nombreux étudiants s'y trouvaient pour faire don de leur sang aux blessés, dont certains étaient déjà aux blocs opératoires. « Nous sommes là pour assister nos camarades, mais il y a des difficultés à trouver le O+ », lance un étudiant. Au niveau des UMC, aux alentours de 22h 00 heures, une ambulance arrive, sirène hurlante. Deux pompiers font descendre le dernier blessé. Sur les lieux, c'est l'effervescence. Médecins et infirmières s'affairent. Ils ont du pain sur la planche. Partout, des blessés entourés de blouses blanches alors que d'autres se voyaient prodiguer les premières interventions. Des médecins chirurgiens et paramédicaux ont été mobilisés en nombre. A minuit 40 mn, la police scientifique d'Oran arrive sur les lieux de l'explosion. Les limiers ont commencé à enquêter sur les circonstances réelles de ce drame. Face à ces agents, les étudiantes de la cité du 19-Mai 1945, encore sous le choc, sont bouleversées, alors que la zone est complètement quadrillée par les services de sécurité. Il est à noter que jusqu'à 02.30 du matin, étudiants, parents des victimes et volontaires ‘'s'agglutinaient'' devant la banque de sang de l'hôpital de Tlemcen.... « LA MAUVAISE GESTION ET LA NEGLIGENCE SONT À L'ORIGINE DE CE DRAME » A 4 heures du matin, une délégation ministérielle, conduite par le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès et El Hachemi Djiar, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (ESRS) par intérim s'enquiert de l'état de santé des blessés.Les deux représentants du gouvernement se sont rendus sur les lieux du drame, avant de rendre visite aux blessés au CHU de Tlemcen. Auparavant, une séance de travail a regroupé les représentants du gouvernement et les étudiants au niveau de l'école paramédicale de Tlemcen. L'ensemble des étudiants n'a pas caché sa colère et n'a pas manqué de dénoncer la négligence et la mauvaise gestion qui prévalent d'après leurs témoignages dans le secteur des œuvres universitaire. Intervenant à son tour, le wali précise qu'il s'agit là de mort d'homme et qu'il n'est pas question de pardonner aux responsables à l'origine de cette explosion. « Des mesures concrètes et sérieuses seront prises pour faire toute la lumière sur ce drame », assure-t-il. D'ailleurs, le chef de l'exécutif a annoncé que les débuts de l'enquête se sont soldés par l'incarcération de deux cadres relevant des œuvres universitaires. Il s'agit, a-t-il noté, du directeur de la cité et le responsable de la restauration. Pour sa part, El Hachemi Djiar a souligné que la mauvaise gestion et la négligence sont à l'origine de ce drame. « L'impunité crée des problèmes et celui qui n'est pas apte à gérer son secteur n'a qu'à céder sa place », a-t-il martelé, tout en rappelant que les concernés, une fois leurs responsabilités prouvées, seront sévèrement sanctionnés et d'appeler les étudiants à désigner des représentants qui feront partie de la commission d'enquête. Mohamed Medjahdi Liste des victimes : Bouamara Amine (Bejaia) ; Abbas Miloud (Bouira) ; Kadir Nazzim (Bouira) ; Hajouss Abdelfattah (Médéa) ; Hamdi Kamel (Tizi Ouzou) ; Aggoufi Youcef (Blida) ; Massinissa Amouche (Bejaia) tous étudiants, et la cuisinière Sahnouni Zahia, âgée de 54 ans de Tlemcen. Les blessés, eux, sont tous originaires de Béjaia, Tizi Ouzou et Bouira