« On n'a plus aucun rêve. On passe notre temps à travailler pour manger ». Ce slogan est répété par tous les enfants des communautés pauvres et moyennes de la planète, obligés de travailler pour survivre. Les statistiques relèvent que 215 millions d'enfants âgés de 5 à 17 ans travaillent d'une manière ou d'une autre. 97 % de ces enfants vivent dans des pays en voie de développement et en Afrique, presque la moitié des enfants âgés de 5 à 14 ans travaillent. Les pays industrialisés ne sont pas totalement exempts. En Europe centrale et orientale, le travail des enfants est réapparu suite aux bouleversements sociaux et économiques résultant du passage à l'économie de marché. Crises alimentaires, guerres civiles, sécheresse, exodes, font que leur nombre soit en constante croissance. Ils sont des milliers à travailler dans des conditions dangereuses qui menacent leur santé et leur sécurité. Ils travaillent dans des mines, des exploitations agricoles et font de la récupération dans les décharges. Ils sont encore plus nombreux à travailler dans des situations de servitude pour dettes, à être isolés dans les services domestiques et à être maltraités dans le cadre du commerce sexuel. Les enfants soldats ne sont pas en reste. Dans les pays en état de guerre, ils sont au premier front. Selon un document publié par l'Unicef, « la pauvreté a un impact direct sur le travail des enfants. Dans les 43 pays du monde où le salaire annuel d'une personne est de 500 dollars ou moins, le pourcentage d'enfants qui travaillent est de 30% à 60%, tandis que dans les pays où le salaire annuel est entre 500 et 1.000 dollars, le pourcentage d'enfants qui travaillent est entre 10% et 30% ». C'est un peu comme un cercle vicieux : la pauvreté augmente le travail des enfants et le travail des enfants entretient la pauvreté. Pour les enfants qui vivent dans cette pauvreté, l'éducation est un rêve inaccessible. Alors qu'ils devraient être à l'école pour recevoir une éducation et acquérir des compétences qui les préparent pour un travail décent à l'âge adulte, ils se retrouvent contraints aux pires formes de travail. « Globalement, environ 120 millions d'enfants qui ont l'âge d'aller à l'école ne sont pas scolarisés », poursuit le rapport. Cette année, la journée mondiale de l'enfance se penchera sur ce dossier épineux, qui a révélé au grand jour les limites des systèmes de protection de l'enfance. Ce thème sera remis au devant de la scène dans le cadre de la Journée mondiale contre le travail des enfants, prévue le 12 juin prochain et qui sera placée sous le thème : « Droits de l'homme et justice sociale... éliminons le travail des enfants ».