Le peintre qui excelle dans le langage des signes fait parler les couleurs. Son œuvre est un véritable voyage qui retrace son cheminement artistique de plus de quarante ans. Signe particulier, chaque tableau est une exploration artistique. En quête de nouvelles formes, en effet, l'artiste-peintre part toujours à la conquête de nouveaux territoires artistiques. Son perfectionnement se traduit par la réalisation de tableaux d'une exquise beauté. M. Ben Bella est depuis les années 1970 dans l'histoire de la peinture. Grand bourlingueur devant l'éternel, l'artiste revendique son algérianité à travers son art et ses nombreuses expositions. « Je suis là, j'existe en tant qu'artiste algérien et fier de l'être. Dans ma tête je suis algérien jusqu'au bout des ongles », affirme-t-il. Emmanuelle Couturier, peintre, dit de l'artiste qu'il « aime peindre sur d'autres supports que la toile, il travaille le bois, le pavé, les carreaux et, surtout, les objets en céramique ». Il ajoute que « Ben Bella est au croisement de tous les autres, comme il est aussi au croisement des cultures. Son langage des signes des frontières devient universel. De son côté, Mustapha Laribi estime que « longtemps réglées par la graphie arabe, les créations de Mahdjoub Ben Bella n'en ont conservé peu à peu que le matériau pictural, donnant à voir une œuvre dense qui s'inscrit dans un double héritage, à savoir la calligraphie arabe et la peinture européenne. Qu'il joue sur la profusion des motifs ou sur les performances de sa gamme chromatique, l'artiste crée un constant et minutieux dialogue du signe et de la couleur ». Les amoureux de la peinture qui auront le loisir d'apprécier les 193 tableaux du peintre, vont certainement découvrir les talents multiples de l'artiste qui expose pour la première fois son œuvre dans son pays. C'est aussi l'occasion pour M. Ben Bella de fêter le cinquantenaire de l'indépendance de son pays, en y exposant toute son œuvre. Mahdjoub Ben Bella, convient-il de rappeler, a vu le jour à Maghnia en 1946. Passionné de la peinture, il étudie à l'école des Beaux-Arts d'Oran jusqu'en 1965, année au cours de laquelle il entre à l'Ecole des Beaux-Arts de Tourcoing, puis à l'Ecole Supérieure des Arts décoratifs et enfin à l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Paris.