La relance du secteur du textile et cuir semble prendre du retard. Conséquence : les entreprises ahanent. La fédération nationale du textile, cuir et manufacture tire la sonnette d'alarme. Son président, Amar Takdjout, déplore les lenteurs qui entachent l'opération de relance du secteur engagée par le gouvernement et pour laquelle un budget de 2 milliards de dollars a été réservé. « L'opération de relance a pris beaucoup de temps ce qui risque d'affecter encore plus les entreprises », s'inquiète-t-il tout en rappelant que 60% de l'enveloppe consacrée par l'Etat relève du rééchelonnement des dettes des entreprises et 40% à l'équipement et la formation du personnel avec une partie destinée au fonds de roulement. « L'assainissement des entreprises a tardé. En outre, les chiffres avancés par le Trésor public, les banques et les entreprises sur cette opération ne concordent pas », observe-t-il avant d'ajouter que la restructuration des entreprises constitue l'autre problème à l'origine de cette lenteur. Selon lui, le groupe Texmaco, le plus important du secteur avec 9.000 travailleurs, qui était composé de 24 usines, a été scindé, suite à une décision prise par le conseil des participations de l'Etat, en deux entreprises de gestion. D'un capital à 100% industrie manufacture, la première entreprise détient 17 usines alors que la seconde en gère 7 avec un capital mixte découlant d'un partenariat entre une entreprise du ministère de la Défense, majoritaire avec 60% des parts, et la SGP–IM qui elle détient 40% du capital. « Cette structuration a pesé du fait qu'il y a eu une période de flottement. Les entreprises ont changé de statut donc elles étaient obligées de changer leur registre du commerce », a-t-il indiqué. Auparavant, ces entreprises étaient organisées en groupes avec des filiales autonomes alors qu'après la restructuration, elles sont gérées par un seul conseil d'administration. M. Takdjout a fait savoir que l'enveloppe dégagée par le gouvernement n'est pas complètement consommée et que les entreprises sont en discussion avec les institutions bancaires pour l'octroi de crédits d'investissement pour l'acquisition d'équipements. Parmi les entreprises du secteur, il y a celles qui ont déjà reçu leurs prêts. C'est le cas de la MVL, spécialisée dans la maroquinerie, vêtements et label cuir. Selon Kamel Latreche, un responsable au sein de cette entreprise qui est une des dix filiales du groupe Leather Industrie, « la MVL a déjà bénéficié du crédit avec un taux bonifié à 1%, remboursable sur quatre années ». M. Latreche fera savoir également que la MVL a déjà établi des cahiers de charges pour l'achat des équipements et machines de production. A noter que la MVL est en phase de lancer sa nouvelle gamme de cuir naturel.