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“L'industrie du cuir menacée par l'informel et la contrefaçon” M. Zouggar, président-directeur général de l'EPE/SPA-MVL, à propos de la crise de la branche
Malgré la qualité du produit manufacture de chaussures, de vêtements cuir et maroquinerie, l'industrie du cuir en Algérie vit ses plus critiques moments. C'est ce qui ressort de l'état de lieu établi par M. Zouggar Mohand, président-directeur général de l'EPE/SPA-MVL cuir Chéraga, qui s'exprimait, hier, à la faveur d'un point de presse animé au siège de l'Union nationale des commerçants et artisans algériens. La rencontre se veut un espace de réflexion et de débat sur différents sujets en rapport avec l'économie nationale. À cet égard, M. Boulenouar, représentant du l'UGCAA, expliquera que le marché algérien connaît un dysfonctionnement. “L'UGCAA œuvre pour la régulation de l'activité commerciale en Algérie. Nous sommes actuellement à 1 250 000 registres du commerce, alors qu'on peut arriver à 5 ou 6 millions de registres du commerce. Cet état de lieu s'explique, essentiellement, par la contrefaçon, ce qui donne une mauvaise idée sur l'investissement dans notre pays”. Pour sa part, le président-directeur général de l'EPE/SPA-MVL cuir rappellera que l'industrie des cuirs, la manufacture de chaussures ainsi que d'articles de maroquinerie et de vêtements en cuir est historiquement une activité de longue tradition en Algérie. “Après l'Indépendance, le développement de ce secteur a été marqué par le passage au stade industriel durant les 3 décennies 60, 70 et 80 par d'importants investissements, particulièrement publics, dans tous les métiers du cuir. Des investissements privés dans la chaussure et la maroquinerie, dans un premier temps, ont également été injectés, puis dans les tanneries”, a-t-il indiqué. Il soulignera, toutefois, que depuis les années 1990, cette industrie a connu un arrêt des investissements publics par l'abandon de la planification centralisée, l'apparition et la prédominance des activités de négoce au détriment de la production. M. Zouggar mettra l'accent sur la qualité du produit national, connu à l'échelle mondiale, menacé aujourd'hui par la crise du marché local de la manufacture et l'exportation massive et incontrôlée de la matière brute. “L'industrie du cuir en Algérie est menacée par l'informel et la contrefaçon. Il y a aussi un autre facteur qui est celui des mentalités, car malgré la qualité certaine de nos produits, beaucoup de gens préfèrent ceux importés de l'étranger même s'ils sont de qualité inférieure”. Afin de préserver cette industrie et de la développer, le président-directeur général de l'EPE/SPA-MVL cuir Chéraga préconise des actions des pouvoirs publics et une aide pour la mise à niveau des entreprises nationales. “Un appel d'offres à la privatisation a été lancé au niveau du ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement. Une privatisation ouverte à 100%”, a indiqué M. Zouggar. À rappeler que le groupe Leather Industrie et ses filiales a été créé en 1999 et fait partie de la Société de gestion des participations Industries manufacturières (SGP/IM). Le groupe comporte les filières tannerie (traitement de peaux bovines) : la tannerie de Jijel (TAJ-SPA), la tannerie d'El-Amria Aïn Témouchent et la tannerie des Hauts-Plateaux. La filière mégisserie (traitement de peaux d'ovins et caprins), la tannerie-mégisserie de Rouiba, la mégisserie aurassienne et la filière manufactures. W. L.