L'Alliance de l'Algérie verte (AAV) a décidé de ne pas siéger au bureau de l'Assemblée populaire nationale ni dans les structures des commissions permanentes de l'Assemblée. L'annonce en a été faite, hier, par les leaders des trois formations (MSP, Ennahda et El Islah) lors d'une rencontre au siège du MSP à Alger. Cela dit, les députés de la coalition ne resteront pas les bras croisés durant les séances plénières pour « revaloriser le travail politique » et « trouver des solutions aux préoccupations des citoyens », indique le président du MSP, Aboudjerra Soltani. Et d'ajouter que le triumvirat présentera quatre propositions. Il s'agit de l'impérieuse nécessité de mettre en place une commission d'enquête sur les élections, la révision des indemnités parlementaires, la mise sur pied d'une commission à même d'évaluer le niveau d'instruction des députés ainsi que la proposition d'une loi incriminant le colonialisme. Pour M. Soltani, l'Assemblée actuelle est illégitime, donc incapable, à ses dires, de procéder à l'amendement de la Constitution. Il affirme qu'à travers les résultats « décevants » du scrutin, on a voulu à tout prix « maintenir l'ordre établi ». Pour lui, si les choses restent en l'état, l'élection présidentielle de 2014 ne sera « qu'une pâle copie du 10 mai ». De son côté, le président d'Ennahda, Fateh Rebaï, estime que le 10 mai n'a pas été une fête, ni un autre 1er Novembre mais « une mascarade » dénuée de toute légitimité. « Les Algériens ont raté une occasion pour amorcer un changement pacifique en Algérie pour un meilleur avenir ». Après avoir qualifié les élections d'illégitimes, le patron d'Ennahda n'est pas allé par quatre chemins pour accuser le corps de la justice et les corps constitués d'avoir cautionné la fraude. Le premier pour avoir validé des élections truquées et les seconds pour avoir répondu à une sollicitation de voter pour un parti politique. Hamlaoui Akouchi, SG du Mouvement El Islah, abonde dans le même sens, soulignant que l'Alliance verte ne « participera pas au prochain gouvernement ni aux instances de l'Apn ». Pour lui, les élections du 10 mai « n'ont rien apporté en matière de d'exercice politique ».