La direction du parti de Belkhadem a décidé de « laver son linge sale en famille », loin des yeux des journalistes, qui sont invités seulement à prendre part à une conférence de presse dont la date n'est pas encore arrêtée. Néanmoins, les redresseurs écartés de cette réunion sont catégoriques. Ils affirment, par la voix de Abdelkrim Abada, contacté hier, qu'ils s'imposeront le jour « J », même si la direction a décidé de ne pas autoriser 16 d'entre eux à participer à ces travaux. « Il s'agit de Mohamed Seghir Kara et El Hadi Khaldi qui n'ont pas répondu aux trois convocations qui leur ont été destinées par le conseil de discipline du parti et des membres qui se sont portés candidats au scrutin du 10 mai sur des listes d'indépendants ou d'autres partis politiques », a déclaré à l'APS le responsable de la communication et membre du bureau politique, Kassa Aïssi. Mais, selon M. Abada, les 16 membres écartés n'ont été à aucun moment saisis par le conseil de discipline. « Le statut du parti et le règlement intérieur sont clairs : il fallait d'abord passer par cette étape et permettre aux gens de se défendre », note-t-il. « Le secrétaire général ne peut se substituer à la commission de discipline et le FLN n'est pas sa propriété privée », souligne-t-il. Il faut préciser que Abdelkrim Abada ne fait pas partie des 16 membres exclus de la réunion du comité central. Un autre son de cloche vient de Saleh Goudjil qui se dit contre le fait qu'Abada s'exprime au nom des redresseurs alors qu'il n'est pas concerné par l'expulsion. « Nous sommes arrivés à un moment où chacun doit se prononcer en son nom », indique-t-il, faisant savoir qu'il tranchera quant à sa participation à la réunion du comité central, aujourd'hui, après avoir connu les résultats des tentatives de réconciliation que sont en train de mener Affane, Bouhara et Boukhalfa. Ces derniers ont rencontré, avant-hier, Abdelaziz Belkhadem, indique Goudjil. Persuadé que la reconstruction du parti ne passe pas par l'exclusion, il rappelle qu'il est tout à fait favorable à la mise en place d'un directoire qui aura à gérer les affaires du FLN jusqu'au prochain congrès. « Il faut faire preuve de sagesse et penser également à l'avenir du parti », dit-il en précisant que tout cela doit être clarifié, aujourd'hui, avant la réunion du comité central. Kassa Aïssi déclare, pour sa part, « que celui qui a des arguments valables n'a qu'à se présenter au comité central ».