Le premier souci lorsqu'on décide de partir à l'étranger est de faire le échange. Et pour cela, le marché informel offre autant d'options, si ce n'est plus, que les banques. Très souvent, les Algériens optent bon gré mal gré pour ce marché pour l'échange de monnaie. « On échange la somme que l'on veut, on n'est pas limité comme dans le marché officiel », affirme un client. Que l'on voyage pour affaire, pour les vacances ou simplement pour rendre visite à la famille, on a toujours besoin d'échanger la monnaie chez celui qui offre les meilleurs tarifs. Mais là encore, faut-il connaître les règles du marché informel. Les prix changent selon des facteurs que seuls les habitués connaissent. La hausse d'une devise ou sa baisse ne dépend pas forcément du marché officiel. Au marché informel de Bab Azzoun, un euro est à 151 DA à l‘achat. Cela dit, le prix baisse si l'on veut vendre une devise au marché informel. « Nous n'achetons pas au même prix, si vous avez l'intention de vendre, le taux est fixé à 149 DA », affirme un vendeur. Les sommes diffèrent d'un marché à un autre. A Mila par exemple, on peut acheter l'euro à 149 DA, mais on ne vous l'achètera qu'à 148,5 DA. Ces différences de prix qui peuvent sembler futiles sont extrêmement importantes quand on échange de grandes sommes. Le dollar est cédé par le client au marché informel à 116 DA, mais les marchands ne vous l'achèteront pas à plus de 115 DA. La saison estivale serait une bonne cause pour la hausse du prix de l'euro qui, selon un acheteur, « n'atteignait pas les 150 DA avant le mois de mai ». Il semblerait, selon d'autres vendeurs, que les émigrés qui viennent passer leurs vacances en Algérie préféreraient échanger leur argent au marché informel. « Cela leur permet d'éviter les taxes, ce qui est la raison essentielle de l'existence des marchés informels quel que soit l'objet de l'échange ».Un autre fait reste inexpliqué dans le marché informel. « Les grosses et les petites coupures ne sont pas au même prix », dira Ahmed, tenant d'une main une liasse de billets et de l'autre son téléphone portable. Le prix qu'on paie pour la même somme change selon la nature des billets que l'on veut. Par exemple, si on demande des billets de 10 à 20 euros, on paie l'euro à 151 DA, mais si ce sont des billets de 100 ou de 500 euros, on devra payer un peu plus, soit 151,5 DA. Un phénomène qui reste encore inexpliqué, mais toléré, tout comme le marché informel.