La hausse de l'euro ces derniers jours serait due au manque de la devise européenne sur le marché de l'informel. Des opérateurs ont diminué leurs activités en raison de ce semblant de pénurie. Les dernières opérations des services de sécurité pour dénicher les proches d'évasion fiscale, ajoutées à l'épisode des faux billets écoulés sur le marché national, a resserré l'étau sur les cambistes. Sur la place d'Alger, les grands cambistes de la capitale ont les mains liées. Ils se sentent surveillés et ont de ce fait réduit leurs activités, d'où la naissance d'une pénurie de devises. Parallèlement, et c'est logique, la monnaie unique européenne se vend plus cher qu'il y a 3 semaines. Ainsi, l'euro est cédé à 12,80 contre 13,05 à l'achat. Ces tarifs ont caractérisé la vente de devise au Square Port-Saïd. Cette place, qui bénéficie vraisemblablement d'une protection des hautes sphères en raison de la quiétude de ses cambistes, est le lieu privilégié actuellement, et le plus rassurant si tel ou telle personne veut acheter ou vendre la devise européenne. Les cambistes en question, eux-mêmes «employés» par les barons de la monnaie forte, disent que malgré le fait qu'ils animent le Square Port-Saïd sereinement, leur activité est ces derniers jours ralentie. Les potentiels vendeurs d'euros sont amadoués pour arracher la moindre quantité de devises. «Si tu as de la quantité, je pourrais te l'acheter à un bon prix», nous déclare l'un d'entre eux. Des paramètres internationaux doivent être pris en considération pour comprendre la flambée du taux de change de l'euro. Les économies européennes ont frôlé la guerre des monnaies contre le dollar et le yen japonais. Il est utile de souligner que les récits sur l'évasion fiscale ont été le catalyseur. Ces derniers ont, en renforçant le contrôle sur le flux financier des entreprises étrangères installées en Algérie, poussé ces opérateurs à user de subterfuges pour pouvoir transférer leurs dividendes vers leur pays d'origine. Ce qui est juridiquement interdit. Aussi, les importateurs, ne trouvant plus de ressources de devises, ont apporté un grain de hausse à l'euro, qui malgré sa disponibilité, n'est pas trouvable à n'importe quel moment et à n'importe quel endroit. Les habitués de ce cercle reviennent donc à leurs vieilles habitudes : gagner la confiance des parrains du change pour pouvoir alimenter leurs activités commerciales. Les trabendistes ne sont pas en reste. Ils achètent le moindre centime d'euro. Ils n'hésitent pas à payer cash dès l'apparition de la moindre liasse. Le billet de 500 euros est d'ailleurs le plus prisé chez les commerçants du «cabas», car un seul morceau de ce papier fiduciaire représente pour eux une importante quantité de marchandise achetée.