le laboratoire Novo Nordisk en collaboration avec la fédération des associations de diabétiques, sous l'égide du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ainsi que le ministère des Affaires religieuses, a organisé, hier, au forum d'El Moudjahid, la campagne « Diabète et ramadhan ». L'objectif escompté est de sensibiliser les diabétiques, les acteurs de la santé publique, les décideurs politiques et le grand public à la prise en charge particulière du diabète durant le mois sacré du ramadhan. Parce qu'il intervient à une période de fortes chaleurs avec 17 heures de jeûne, il y a risque de déshydratation, c'est pour cela que le Pr Safia Mimouni, chef d'unité, service diabétologie au CHU Mustapha a insisté, dans son intervention, sur les examens médicaux et les conseils du médecin traitant pour chaque diabétique avant le ramadhan. Elle insistera, en outre, sur la préparation à un bon équilibre alimentaire avant le ramadhan. « Beaucoup de patients diabétiques insistent pour jeûner, c'est pour cela qu'ils doivent être avertis des dangers qu'ils encourent », a-t-elle prévenu. Pour le président de la Fédération des associations de diabétiques, Noureddine Boucetta, ce qui intéresse les malades, ce ne sont pas les statistiques, mais la prise en charge du malade. Mais quel que soit le traitement (type 1 et type 2 du diabète), le médecin traitant est le seul juge pour permettre au patient de jeûner ou pas. Toutefois, il insiste sur quatre volets que le patient doit suivre à la lettre, à savoir, le traitement, le régime alimentaire à suivre, la pratique d'un sport et l'autosurveillance. En prenant la parole, le représentant du ministère des Affaires religieuses, Rabah Merabtine, a indiqué que le Saint Coran recommande de ne pas jeûner en cas de maladie. « Il y a plusieurs versets dans le Coran, où Dieu permet à certaines catégories de personnes de ne pas jeûner, sinon ce sera une désobéissance à la loi divine. Celui à qui est permis de ne pas jeûner pour des raisons de santé doit s'acquitter au minimum de la somme de 25 dinars la journée ». Il insistera sur le rôle du médecin qui doit être comme le mufti pour le malade. Le Dr Djamila Nedir, responsable au service de la prévention au ministère de la Santé, a de son côté affirmé que depuis 2010, le département de la Santé a travaillé en étroite collaboration avec le ministère des Affaires religieuses pour sensibiliser le maximum de personnes diabétiques. Pour cela, des fiches techniques ont été élaborées dans les deux langues et distribuées dans les mosquées invitant les concernés à prendre quelques précautions durant le ramadhan pour ne pas mettre en danger leur santé. Quant au P-DG du laboratoire Novo Nordisk, Jean Pierre Digy, il a soulevé le problème du manque d'études cliniques qui évaluent l'impact des traitements médicaux chez les personnes atteintes de diabète qui jeûnent pendant le ramadhan.