C'est ce qui ressort de la réunion qu'elle a tenue, hier, au Caire, en présence des ministres des Affaires étrangères d'Egypte, de Turquie, d'Irak, du Koweït et du SG de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi qui a qualifié cette rencontre d'« opportunité à ne pas gâcher en aucun cas ». Signe des obstacles qui attendent le Conseil national syrien (CNS) qui prétend mettre à profit cette rencontre de deux jours pour « parvenir à une vision unifiée concernant la période de transition et l'avenir de la Syrie », dixit Georges Sabra, son porte-parole, la « sortie » de l'Armée syrienne libre (ASL). Elle a informé les conférenciers de son « boycott ». Raison invoquée : l'intention du CNS de négocier avec le régime responsable, selon l'OSDH, de 15.800 morts. « C'est un complot contre la révolution », dit-elle, oubliant que le projet de document du Caire prévoit le départ du président Bachar, la traduction en justice des personnes responsables des meurtres de civils et la démission du gouvernement et du parlement. Selon certains observateurs de la scène syrienne, la volonté affichée des conférenciers de donner une nouvelle chance à l'émissaire Kofi Annan pour convaincre Assad d'appliquer son plan, pourrait expliquer ce boycott. D'autant que l'ASL qualifie les décisions de Genève de « dangereuses ». « Sans mécanisme de travail clair ni de calendrier précis, elles visent à sauver le régime », explique-t-elle dans son communiqué. Cette divergence sur la réunion de Genève ne semble pas se limiter aux Syriens, les officiels compris. Chez les membres du Groupe d'action aussi. Les Etats-Unis et la France estiment qu'elle ouvre « implicitement » la voie au départ d'Al Assad. La Russie et la Chine, qui n'ont toujours pas dit si elles seront présentes à la réunion des Amis du peuple syrien prévue ce vendredi à Paris, réaffirment qu'il revient aux Syriens de choisir leur avenir. L'OTAN VEUT « UNE SOLUTION POLITIQUE » Anders Fogh Rasmussen, le SG de l'Otan, demande à la communauté internationale de s'entendre sans délai pour mettre en œuvre « maintenant » une solution politique à ce conflit qui « n'a que trop duré et trop coûté en vies et mis la stabilité de toute la région en péril ». « Le temps ne joue pas en notre faveur », prévient Nabil al-Arabi, soulignant la nécessité d'un « système démocratique pluraliste qui ne fasse pas de discrimination » entre Syriens et d'une « union de l'opposition ». « La Ligue arabe soutiendra tout effort entrepris par la communauté internationale en vue d'arrêter l'effusion de sang et la violence en Syrie », dit-il. Nasser al-Qidwa, l'adjoint du médiateur international Kofi Annan, demande lui aussi à l'opposition à s'unir. « Ce n'est pas un choix, mais une nécessité si l'opposition veut gagner la confiance de son peuple en Syrie », dit-il. A Damas, le président Al-Assad durcit les peines inscrites dans le code pénal concernant la nature des « actes terroristes ».