Initiée du 10 au 16 juillet par la Fédération nationale des consommateurs (FNC), la campagne de boycott de la viande rouge et blanche, n'a pas eu l'effet escompté. Son président Mohamed Toumi le reconnaît d'emblée. « Le boycott a été suivi à 30 % alors que nous nous attendions à au moins 60% ou 70 % d'adhésion », a-t-il souligné, imputant ce faible taux de suivi à la non-médiatisation de cette campagne avant et pendant sa tenue. La Fédération tiendra demain une conférence de presse au cours de laquelle, ses responsables évalueront l'impact de cette opération ayant eu un écho favorable auprès de l'UGCAA. Son porte-parole, Hadj Tahar Boulenouar, la qualifie de démarche judicieuse, puisque c'est le moyen le plus indiqué pour promouvoir la culture de consommation. Mais il estime que le problème du prix des viandes rouge et blanche ne se situe pas au niveau du boucher ou du consommateur. « C'est la conséquence directe du décalage entre l'offre et la demande », a-t-il affirmé. Il juge que l'Algérie est appelée à développer sa production en la matière. Sa production se limite actuellement à 600.000 tonnes par an, 250.000 tonnes de viande blanche et 350.000 tonnes de viande rouge, alors que les besoins sont de l'ordre d'un million de tonnes par an. Parmi les raisons étant à l'origine de cette situation, le manque de considération à l'égard des éleveurs et les prix relativement élevé de l'aliment de bétail. « Les politiques publiques devraient, selon M. Boulenouar, mettre en place toutes les facilitations d'ordre financier et les mesures d'encouragement au profit des éleveurs et producteurs nationaux ». Il plaide, à cet effet, pour le développement de l'élevage d'autant que l'Algérie a la capacité et la possibilité de développer cette activité. « Le cheptel ne compte qu'entre 20 millions et 22 millions de têtes, alors qu'elle que les espaces pastoraux ont la capacité d'en contenir 20 millions de plus », a-t-il expliqué. Selon M. Boulenouar, l'importation de la viande congelée ne pourra en aucun cas combler le déficit ou régler définitivement le problème, dès lors que le kg est cédé à 500 DA, alors que le prix initial est fixé à 400 DA.