Une promulgation qui n'a pas laissé sans réaction les syndicats autonomes de secteur. Chacun y va de son explication pour exprimer sa propre vision. Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) suivra avec toute « l'attention » l'application sur le terrain de ce décret. C'est ce que nous a indiqué, hier, son chargé de communication, Messaoud Boudiba. Et d'ajouter que la nouvelle mouture « a pris l'ensemble des revendications émises par le Cnapest, notamment celles ayant trait à la classification et à la promotion, particulièrement du corps enseignant ». Pour lui, le département de M. Benbouzid a tenu l'engagement pris, lors des précédente rencontres, de prendre en charge « nos réserves une fois l'application de ce texte effective, à partir de la prochaine rentrée scolaire ». Il cite l'impérieuse nécessité de revoir les modalités de promotion. Selon l'ancienne mouture, la promotion est faite selon deux critères : par voie de concours (80%) et compte-tenu des aptitudes professionnelles (20%). Le syndicat estime judicieux de ramener à 50/50 ces « quote-part ». Comme il réclame à ce que l'ancienneté soit calculée à compter de la date de la nomination pour être prise en compte dans le calcul de la retraite. Le Cnapest propose une année de formation pour les enseignants des cycles primaire et moyen pour pouvoir les classer respectivement dans les catégories 11 et 12 au lieu des 10 et 11, selon l'ancien classement. En définitive, le chargé de communication du Cnapest estime qu'il est encore trop tôt pour porter un jugement sur le nouveau texte en attendant sa mise en œuvre en septembre. Par contre, le chargé de communication du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte) a qualifié « d'injuste » ce nouveau décret, notamment pour les corps des adjoints de l'éducation, les conseillers chargés de l'orientation pédagogique et les censeurs. Pour notre interlocuteur, tout ce qui a été accordé à ces derniers reste de loin « insuffisant ». A titre d'exemple, il cite les adjoints de l'éducation. Selon lui, ces derniers demandent à ce qu'ils soient classés au moins à la catégorie 10 avec possibilité de promotion, au lieu de la 8 après avoir été classés auparavant dans la 11. Pour lui, l'argument avancé par le ministère, selon lequel les adjoints de l'éducation ne possèdent pas de diplôme, ne doit en aucun cas justifier cette « marginalisation inique et inacceptable ». Il soutient que certains adjoints ont un capital expérience dépassant les 20 années dans le corps de l'éducation. Concernant les conseillers à l'orientation pédagogique, Abdelakrim Aït Hamouda soutient que leur situation est des plus « inquiétantes ». Il plaide pour la révision de leur classification dans la mesure où les catégories qui leur ont été attribuées à la faveur de cette nouvelle version est pénalisante. Autre corps « défavorisé », selon lui : les censeurs. Pour le chargé de communication du Snte, ces derniers sont marginalisés. Il n'a pas manqué de rendre hommage au travail « colossal » de ces derniers au sein des établissements scolaires. Le Snte souhaite que ceux-ci soient classés à la catégorie 16 au lieu de 14, actuellement. Il est à noter que les censeurs rejettent et dans le fond et dans la forme le nouveau statut qui « les prive de promotion au titre d'inspecteur de l'éducation nationale, comme le stipule l'article 174 du statut en question ». L'Union nationale des personnels de l'éducation et de formation (Unpef) a souligné, pour sa part, que la promulgation de statut est une « injustice » à l'endroit des travailleurs de l'éducation. Le communiqué indique que la nouvelle mouture recèle « des disparités flagrantes en termes de classification et de promotions. Pour que « justice » soit faite, l'Unpef, note le document, poursuivra son combat pour la prochaine rentrée scolaire afin d'« abolir » les irrégularités contenues dans le nouveau statut.