Dans la tradition ancienne des Naïlis (Djelfa), l'enfant qui jeûne pour la première fois est traité comme un jeune homme le jour de son mariage. Le f'tour est une véritable réunion familiale. « Les femmes dans une pièce et les hommes dans l'autre, on penserait qu'il s'agit d'une fête de mariage sauf que le concerné n'a pas encore 7 ans », raconte Ismaïl. Après un grand festin, toute la famille se réunit autour d'un thé accompagné de dattes et de fruits secs. C'est alors que les jeunes jeûneurs font l'objet de l'attention de tous. Au milieu de la pièce on fait asseoir l'enfant pour une soirée de henné comme le veut la tradition algérienne. La particularité de cette soirée réside dans un geste symbolique dont le mystère n'a pas été encore percé. Sur la paume de la petite main de l'enfant une bague en or est déposée avant d'étaler le henné dessus et de le garder jusqu'au lendemain. « La question de la bague en or reste encore inexpliquée, mais la tradition veut que ce soit la bague de la mère ou celle de la grand-mère », explique-t-il. Pour Hadjer, originaire de Djelfa et demeurant à Alger depuis son jeune âge, « c'est une simple manière de demander la bénédiction des parents, la bague de la maman représente sa baraka pour que l'enfant puisse rester fidèle à ses enseignements ». Plus gâtées sur le plan esthétique, les filles en tenue naïlie sont habillées comme des princesses nord-africaines venant d'une autre époque. Le khelkhal à la cheville, foulard en satin et bracelet en or. Aussi reçoivent-elles leur première ceinture en louis d'or, « très souvent cette même ceinture est gardée jusqu'à leur mariage, il suffit d'y ajouter des pièces au fur et à mesure ».