«Echec des négociations avec la direction d'Arcelor, ce jeudi 10 juin une assemblée générale se tiendra pour voter l'option de la grève », a indiqué lundi soir le Secrétaire général de la section syndicale d'Arcelor Mittal Steel, Smaï Kouadria. Il a expliqué que suite aux négociations qui n'ont pas abouti avec la direction générale de l'entreprise, il a été décidé le vote de la grève demain au siège du Complexe d'El Hadjar. Contacté par téléphone, M. Kouadria dira : «l'option de la grève est la plus plausible du côté des travailleurs mais le syndicat opte pour la poursuite du dialogue avec la direction qui n'a pas accepté nos revendication». Pour rappel, l'Ispat d'Annaba au niveau du Complexe d'El Hadjar (ArcelorMittal Steel), est l'entreprise la plus récalcitrante aux augmentations, selon les syndicalistes. Le bras de fer ne date pas d'hier puisque l'entreprise, employant 7200 travailleurs, a connu de nombreuses grèves dues essentiellement à la revalorisation des salaires. Elle a aussi été victime de plusieurs malversations, selon le SG de la Fédération nationale des travailleurs de la mécanique, métallurgie, électricité et électronique (FNTMMEE), sous l'égide de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Mohamed Kordjani, en marge de la dernière réunion avec les syndicats des entreprises pour tenter d'apaiser les esprits sur l'application des termes des accords relevant de la convention collective de «branche», repris par la presse.A ce sujet, la FNTMMEE et les entreprises ont débouché sur un accord portant sur des augmentations allant de 13 à 20% pour les entreprises dont la situation financière est «équilibrée» et entre 5 à 12% pour celles en «difficulté». Par ailleurs, les travailleurs ont demandé le départ de l'actuel Pdg, Vincent Le Gouïc qui a annoncé récemment un investissement de 12 millions de dollars pour augmenter la capacité de production à 230 tonnes au total. M. Le Gouïc avait alors assuré qu'aucun plan de licenciement n'est prévu pour les 7.200 salariés du complexe. Pour sa part, M. Kouadria a annoncé, à l'occasion, la signature d'un accord avec la direction de l'entreprise qui permettra une augmentation de 35% de la rémunération des travailleurs. En janvier dernier, un mot d'ordre pour une grève illimitée était donné et un appel a été lancé à l'Etat algérien qui détient 30% du capital de l'entreprise pour réagir. Les travailleurs du complexe sidérurgique ne sont pas à leur première grève puisqu'en 2009, les 7. 200 sidérurgistes avaient observé une grève pour protester contre la fermeture envisagée de la cokerie, employant 320 salariés, dont la rénovation ayant coûté 40 millions de dollars, selon des experts après la mise à l'arrêt de cette unité en octobre 2008. Arcelor-Mittal avait annoncé auparavant un plan d'investissement pour 2010-2014 d'un montant de 200 millions de dollars, n'incluant pas la cokerie, un projet contesté par le syndicat. Un appel a été adressé hier aux travailleurs signé Kouadria et dans lequel il tire la sonnette d'alarme, affirmant que « le (votre) syndicat vient de connaître une phase de rupture de dialogue avec la direction générale » il y cite plusieurs points de discorde entre les deux parties et fait part de l'intransigeance de la direction générale sur les principales revendications socioprofessionnelles. Il rappellera, également, que le syndicat a tout fait pour maintenir le dialogue en agissant dans le respect des dispositions légales régissant la prévention et le règlement des conflits collectifs de travail. Le communiqué est conclu par un appel à la mobilisation devant « « le refus de la direction générale à accorder le moindre droit aux travailleurs à l'origine de la performance réalisée en matière de production… » et une invitation à l'assemblée générale prévue ce jeudi pour approuver la grève. Les dés sont jetés