Ainsi, du jour au lendemain, on est passé dans la wilaya de Tipasa, à l'instar des autres régions côtières du pays, de la haute à la basse saison, avec tout ce que cela implique comme impact. Particulièrement en ce qui concerne le manque à gagner dans le secteur touristique local et les activités économiques et commerciales connexes. « Ce n'est pas une surprise de voir, ainsi, du jour au lendemain, les estivants quitter en grand nombre les sites de baignade. Pour les familles algériennes c'est sacré de se consacrer intégralement au mois de Ramadhan. « La saison estivale et la nage peuvent attendre après l'Aïd El fitr. D'ici là, il n'est pas question que je me rende à la plage pour me baigner, même s'il fait 40°C. Car on risque de boire de l'eau de mer sans faire attention. D'où ma décision d'éviter le rivage » assure Hamid de Hadjout. Sid Ali, un père de famille de Tipasa, ne voit pas de mal à se rendre à la plage durant le mois de carême. « Je ne suis pas obligé de me baigner. Tout de même, je reste sous le parasol, un livre à la main et un œil sur mes deux enfants, âgé de 9 et 7 ans. Quasiment, dès que l'aiguille indique 17h00, je prends mes enfants à Chenoua pour qu'ils profitent pleinement des bienfaits de la mer. Ils sont heureux. Pourquoi les en priver dans ce cas ? » Se demande-t-il. « Notre dispositif de surveillance des plages est en vigueur à travers les 43 sites de la wilaya autorisés à la baignade. Comme durant le mois de Ramadhan dernier, cette fois-ci aussi nos éléments veilleront sur les estivants, même si leur nombre a fortement diminué » rassure le lieutenant Michalilkh, chargé de communication de la Protection civile à Tipasa. Et d'ajouter : « Généralement, depuis le début le mois du jeûne, on a observé deux phénomènes principaux. D'une part, le nombre des estivants a chuté considérablement presque 40 fois moins par rapport à une journée d'été ordinaire, et de l'autre, les enfants constituent le plus grand taux de baigneurs. C'est tout à fait normal, dans la mesure où ils n'ont pas atteint l'âge de jeûner ». « Comme c'était le cas durant le Ramadhan de l'année dernière, cette année aussi, je compte tuer le temps en attendant El Maghreb sur les plages de Tipasa. Chaque jour, nous optons, mes amis et moi, pour une destination. Nous nous contentons d'admirer le beau paysage côtier et discuter en toute quiétude. Et nous ne sommes pas les seuls à nous rendre à la plage. On y rencontre plein de gens qui fuient le bruit des villes pour venir chercher le calme » confie Abdellah de Menaceur.