« L'Iran ne permettra pas à l'ennemi d'avancer ». Cette déclaration aux relents martiaux a été faite, hier, par le général Massoud Jazayeri, l'adjoint du chef de l'état-major des Forces armées iraniennes, dont le pays est l'un des puissants soutiens au gouvernement syrien, aux côtés de la Russie et de la Chine. Néanmoins, Téhéran ne voit pas la nécessité d'intervenir sur le champ. « Notre évaluation est qu'ils (les amis de la Syrie) n'auront pas besoin de le faire », a précisé le général, assurant que « toutes les composantes de la résistance face à Israël, soit le Hezbollah libanais et les mouvements islamistes palestiniens...sont les amis de la Syrie, en plus des puissances la Russie et la Chine qui comptent sur la scène internationale ». Le quotidien syrien, Al-Watan, affirmait, dans sa livraison de lundi, que l'Iran avait mis en garde la Turquie contre toute attaque en territoire syrien, et ripostera « durement » pour venir au secours de son allié. Sur le front diplomatique, le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a fait savoir à son homologue suédois, Carl Bildt que la situation en Syrie « allait vers un retour au calme », alors que la Russie vient de mettre la Syrie sur la liste « des pays à risque ou en proie à un conflit ». Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a soutenu que la situation dans ce pays augure d'« une guerre civile » tenant l'opposition et le régime pour « responsables » de la crise. L'ancien président russe appelle les protagonistes « au dialogue pour tenter de trouver une solution politique et pacifique » rejetant par la même toute intervention étrangère dans les affaires internes de la Syrie. Dans le camp occidental, les pressions vont s'intensifiant sur Damas. Le président des Etats-Unis Barack Obama et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan veulent « accélérer la transition politique » et parvenir au départ de Bachar Al Assad. Dans une conversation téléphonique, les deux dirigeants ont fait part de leur « inquiétude grandissante vis-à-vis des attaques sans pitié du régime syrien contre son propre peuple le plus récemment à Alep. La France, qui prend la présidence du Conseil de sécurité dès aujourd'hui, compte demander dans les prochaines heures une réunion d'urgence de cette instance au niveau ministériel. « Pour essayer d'arrêter les massacres et préparer la transition politique », explique Laurent Fabius.