Fayçal Abed,le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (SNAPO), a confirmé, hier, qu'il y a une nette amélioration dans la disponibilité des médicaments dans les pharmaciens. La raison ? « Si les officines connaissent actuellement un apprivoisement régulier, c'est grâce aux spéculateurs qui contrôlent le marché des médicaments et qui ont été contraints de faire sortir leurs stocks emmagasinés depuis des mois avant son expiration », affirme-t-il et d'ajouter : « La pénurie a été provoquée par ces criminels qui ont privé de médicaments toute une population pour faire pression sur l'Etat et l'obliger à revenir sur certaines décisions prises ». Toutefois, il précise que certains médicaments indispensables restent introuvables sur le marché à l'instar du Spasfon injectable destiné à traiter les douleurs aiguës liées aux troubles fonctionnels du tube digestif et des voies biliaires. Mais au niveau des structures hospitalières publiques, la pénurie persiste toujours malgré la mise en place d'un programme de distribution des médicaments par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Selon le Pr Belhadj, du service de la médecine légale du CHU Mustapha Pacha d'Alger, le manque de médicaments persiste d'une manière aggravante au point où le ministère de la Santé a dépêché en urgence une commission d'enquête. Certains produits comme le Spasfon, les corticoïdes, les anti-inflammatoires sont introuvables. « Aux services des urgences, les malades subissent une situation dramatique. Certains d'entre eux sont obligés d'acheter les médicaments pour pouvoir être soignés », explique le Pr Belhadj. Celui-ci rappelle que le Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales (SNMASM), a adressé à ce sujet une lettre au président de la République. « En tant que professionnels du secteur de la santé, nous estimons avoir fait notre devoir », souligne-t-il. De son côté, Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), pointe du doigt la tutelle qui, selon lui, a mis trop de temps pour réagir, afin de minimiser la pénurie des médicaments « qui persiste jusqu'à aujourd'hui dans les hôpitaux ». « La distribution en retard des médicaments par la PCH ne va pas remédier à la situation, car on connaît bien la procédure avec laquelle la pharmacie centrale travaille », précise le syndicaliste. Le SNPSP persiste : « Nous avons prouvé par une enquête qu'il y a une indisponibilité des médicament flagrante dans tous les hôpitaux du pays. Aujourd'hui, la situation est dramatique », avertit le Dr Merabet en précisant que le programme national de lutte contre la tuberculose risque d'être compromis face à la rareté du vaccin tout comme ceux contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche du fait de la pénurie du Tetra-Hib. « Un vaccin qui constitue la colonne vertébrale de tous les autres vaccins, reste indisponible », déclare le syndicaliste qui tire également la sonnette d'alarme sur la pénurie des pilules contraceptives et du vaccin contre l'hépatite.