Riyad Hijab, un sunnite, a été démis de ses fonctions de Premier ministre, rapporte, hier, la télévision officielle syrienne, sans donner les raisons du limogeage de cet ancien ministre de l'Agriculture nommé Premier ministre le 23 juin dernier. Le vice-Premier ministre et ministre de l'Administration locale, Omar Ghalawanji, a été nommé temporairement pour « expédier les affaires courantes », selon la télévision, qui a été ciblée dans la matinée par un attentat à l'explosif. Selon le quotidien gouvernemental Techrine, M. Hijab a présidé dimanche, deux réunions au ministère de l'Administration locale « sur les mesures à prendre pour réaménager les régions purifiées des groupes terroristes armés ». « Le Premier ministre a rejoint les rangs de l'opposition. Il s'est réfugié en lieu sûr en Jordanie avec sa famille » annonce sur Al-Jazeera son porte-parole, Mohammad Otari, ajoutant que le Premier ministre se rendra « bientôt » au Qatar. Raison de cette défection : pour ne pas cautionner des « crimes de guerre et un génocide » dit-il. Précision de taille du porte-parole : son responsable n'a accepté le poste de Premier ministre que parce qu'Al Assad ne lui avait pas laissé d'autre choix : occuper le poste où être exécuté. Selon l'Armée syrienne libre, Riad Hijab n'a pas quitté seul le régime de Bachar Al Assad pour devenir un « soldat » de la révolution. Deux ministres et trois officiers de l'armée l'ont accompagné, dit-il sans donner leur identité. Plusieurs questions s'imposent. Comment un Premier ministre censé présider un cabinet « de combat », de surcroit en pleine bataille d'Alep, a-t-il pu gagner la Jordanie ? Selon l'opposition, un général accompagné de cinq officiers de haut rang et plus de 30 soldats, est arrivé, hier, en Turquie où le premier cosmonaute syrien, le général Mohammad Ahmad Fares, 61 ans, s'y trouve déjà. Dimanche, trois officiers des renseignements politiques à Damas, ont rejoint la Jordanie. Abdel Basset Sayda, le chef du Conseil national syrien, la principale coalition de l'opposition, perçoit cette défection de Riad Hijab, comme un signe de la « désagrégation » du régime. « C'est le début de la fin » dit-il appelant les dignitaires du régime à rejoindre l'opposition.