Plusieurs formations, surtout celles nouvellement agréées, ne se sont pas fait prier pour afficher et exprimer leurs appréhensions. Le président du Front de l'Algérie Nouvelle (FAN), Djamel Benabdeslam, estime que le problème ne réside pas, forcément, dans l'application de ce taux qui est, avant tout, l'expression de la voix du citoyen mais le problème est, incontestablement, de savoir comment surpasser le truquage des élections. Tout en qualifiant la polémique autour de ce pourcentage de « faux débat », le président du FAN soutient mordicus que le pourcentage n'est autre qu'un recours afin de justifier la fraude. Pour Djamel Benabdeslam, le ministre de l'Intérieur n'a pas à s'immiscer dans les affaires internes des partis en leur suggérant de confectionner des listes communes pour pouvoir dépasser les 7%. Pour rappel, Ould Kablia avait appelé les nouveaux partis à envisager des alliances et présenter des listes communes. Pour lui, seules deux ou trois formations pourraient dépasser la barre des 7% requis. Le FAN n'a pas encore pris la décision de prendre part aux joutes. Son président n'a, toutefois, pas écarté sa participation. A quelques différences près, le Front du Changement (FC) abonde dans le même sens. Une source du parti propose à ce que ce taux soit réduit à 4%. Cela reste possible, pour peu « qu'il y ait volonté politique pour le faire », indique un cadre du parti d'Abdelmadjid Menasra. Il n'a pas manqué de revenir sur l'appel de Dahou Ould Kablia en soulignant que c'est une question interne aux partis. Mohamed Zerrouki, président du Front National pour les Libertés (FNL) plaide pour la « suppression », par une décision du président de la République, de cette règle. Elle constitue, selon lui, « un sérieux handicap » pour les nouveaux partis. Selon lui, il faut donner à ces derniers une chance pour se positionner sur la scène politique et créer une « réelle mosaïque » au niveau des composantes des APC et APW. Or, si les choses restent en l'état, les élections locales ne seront qu'une pâle copie des législatives. Des craintes que le chargé de communication du parti Ahd 54, Toufik Benallou trouve tout à fait justifiées. Le remède ? « Il faut absolument réviser la loi électorale », tranche-t-il. Comme pour justifier sa prise de position, il a affirmé que celle-ci vise rien moins qu'à créer deux collèges : ceux qui obtiendraient le taux et ceux qui ne franchiraient pas la barre, donc exclus du jeu. M. Benallou n'écarte pas, lui non plus, l'éventualité de voir se reproduire le scénario des élections législatives à la faveur des locales. D'autant que le taux éliminatoire est bien supérieur à celui appliqué lors du scrutin du 10 mai (5%). Notons que le parti de Ali Fawzi Rebaine va trancher la question de sa participation aux locales prochainement avec la réunion du conseil national.