Et même s'il a précisé que notre pays vit une situation exceptionnelle par rapport à sa durée dans le temps, « favorisant de ce fait la propagation des feux de forêt », le DG des forêts a estimé qu'elle est loin d'être catastrophique. Il l'impute à la persistance des températures caniculaires, mais estime toutefois qu'elle est dans les normes. Et ce par rapport à la situation catastrophique qu'ont eu à supporter les populations rurales en 1983 et en 1993. Le feu avait à l'époque dévasté 200.000 ha, alors que la moyenne de la superficie ravagée ces dernières années se situe entre 28.000 et 30.000 ha. Le DGF se réfère également aux incendies et feux de forêt qui sévissent dans plusieurs pays européenn et américains. Il cite à titre d'exemple le feu qui a brûlé en une nuit 14.000 ha de forêt dans une région espagnole. « L'Algérie ne fait nullement l'exception. Plusieurs pays du bassin méditerranéen brûlent ». C'est par ces propos qu'il a tenu à répondre aux alarmistes. Le responsable de la communication auprès de la protection civile, le commandant Farouk Achour a, quant à lui, noté que la pluviosité n'a pas été sans conséquences, donnant lieu à une poussée importante d'herbes, devenant au fil des jours sèches augmentant, de ce fait, les risques d'incendies. La direction de la protection civile a localisé jusqu'à hier 115 foyers d'incendie et feux de forêt. De grandes pertes sont enregistrées dans les maquis notamment dans les wilayas de Jijel, Souk Ahras, Aïn Defla, Skikda et Guelma. Par ailleurs, les forêts dans plusieurs wilayas du pays, dont Jijel, Oum El Bouaghi, Batna, Sidi Bel Abbés, Mila, Oran ont pris feu. Les pertes sont certes importantes, mais ne sont pas définitives. Car selon l'agence spatiale algérienne, il y a une reprise végétale au niveau de 60% des superficies ravagées par les incendies. INADAPTATION DES CANADAIRS Selon M. Achour, l'intervention rapide des brigades mobiles a pu éviter le pire à certaines populations rurales. Aucune perte humaine n'a été enregistrée grâce au dispositif mis en place. La Protection civile a déployé 14.000 agents dans les régions vulnérables et s'est dotée de 22 colonnes mobiles dont la force de frappe est fort importante dans la maîtrise des incendies. « Il est impératif d'agir sur l'aspect préventif. Notre objectif est de parvenir à éteindre 50% des incendies déclarés suite à une alerte rapide », a-t-il souhaité. Un acte de grande importance inclus dans la stratégie nationale de lutte contre les feux de forêt étant donné que 40% de la population (soit 13 millions d'Algériens) vit dans les régions rurales. « Pour éteindre un feu, il faut traiter la braise », a précisé le commandant Achour en rappelant que la topographie de notre relief accidenté n'est pas adaptée à l'utilisation des canadairs. L'Algérie a opté pour des hélicoptères bombardiers d'eau. « Ce sont des hélicoptères d'appoint pour intervenir rapidement », a-t-il ajouté. Les pilotes sont en formation en Grande-Bretagne.