Au quatrième jour de l'Aïd, l'approvisionnement en produits de première nécessité dans la capitale est presque inexistant. Les habitants des quartiers du grand Alger ainsi que les travailleurs ayant repris le chemin des entreprises peinent à acheter quelque denrées alimentaires ou une bouteille d'eau minérale. Les magasins d'alimentation générale et autres supérettes sont quasi vides. Un gérant de magasin d'alimentation générale, tout en s'excusant auprès de sa clientèle, affirme avoir alerté ses fournisseurs depuis trois jours. En vain. Une situation qui a obligé les citoyens à se déplacer dans différents quartiers à la recherche d'eau minérale notamment, alors que la file d'attente devant le seul boulanger du coin n'a cessé de s'allonger. Cette situation, vécue également dans d'autres wilayas, comme Tipasa, à l'est et à l'ouest, est due, selon le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj Tahar Boulenouar, à l'insuffisance de l'offre. « Certains fournisseur n'ont pu alimenter normalement les distributeurs car c'est la période des congés ou parce que les travailleurs, partis célébrer la fête de l'Aïd avec leurs familles, n'ont pas encore réintégré leurs postes », explique-t-il. Cette énième situation vécue en période de fête a incité l'UGCAA à lancer un appel pour la promulgation de la loi relative à l'organisation des permanences. « Sur les 13 000 boulangers répertoriés sur le territoire national, seulement 4 000 ont ouvert. En somme, 80 % des commerces ont baissé rideau le jour de l'Aïd », rappelle-t-il. L'autre proposition du porte-parole de l'UGCAA est de mettre sur pied, dans les plus brefs délais, la première entreprise publique de distribution. « Une entité qui permettra non seulement d'alimenter régulièrement les distributeurs, principalement en période de fête, mais aussi sera à même de jouer un rôle important dans la stabilité des prix », estime-t-il. Selon lui, la réorganisation du secteur de la distribution reste le seul garant de la bonne fonctionnalité du commerce.