L'organisation de l'activité commerciale et la réglementation du secteur des services s'imposent désormais en Algérie, de l'avis de nombre de commerçants qui relèvent que les besoins du consommateur varient en fonction des occasions et des saisons. La situation actuelle de l'activité commerciale à Alger montre de façon claire que la non-définition des horaires de travail y compris par alternance, en période de fêtes, a laissé le champ libre devant les commerçants qui ont imposé leur propre loi. Face aux doléances des citoyens concernant la fermeture, sans préavis, de certains commerces durant les jours de fêtes, les commerçants de gros et les prestataires de services disent qu'ils ont eux aussi le droit de passer les fêtes en famille. Un boulanger à Cheraga (ouest d'Alger) dit ne pas pouvoir priver ses ouvriers boulangers, dont la majorité ne sont pas de la capitale, d'aller passer les fêtes avec leurs proches. Un commerçant d'alimentation générale à la commune de Bir-Mourad-Raïs (Alger) a appelé, pour sa part, les autorités locales à "prévoir un calendrier de permanence pendant les week-ends et les congés annuels, tel qu'appliqué en pharmacies, pour le bien-être du commerçant et du consommateur". De son côté, le porte-parole officiel de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj Tahar Boulenouar, qui a souligné que le commerce demeure une activité "libérale", a toutefois relevé que "les dépassements" enregistrés dans ce domaine, exigent l'élaboration de lois régissant l'activité commerciale et les services, à travers la définition des horaires de travail et du calendrier des permanences, notamment pendant les jours fériés. Il a, d'autre part, rappelé le rejet par les commerçants de la proposition formulée, il y a 10 ans, par l'UGCAA pour fixer les horaires quotidiens de travail des commerces au niveau des grandes villes, notamment en période de fêtes religieuses, sous prétexte d'absence de sécurité. "Ces derniers avaient même appelé à la promulgation d'une loi pour leur indemnisation en cas d'agression", a-t-il ajouté. "Nous comptons soumettre ce dossier au ministère et aux collectivités locales pour définir les règles d'ouverture des commerces, durant les jours fériés et les week-ends", a-t-il précisé. Concernant la fermeture des boulangeries pendant les fêtes religieuses, en l'occurrence les fêtes de l'Aïd, M. Boulenouar a indiqué que "le motif reste humain, 70 % des travailleurs étant issus d'autres wilayas". Par ailleurs, les communes peinent à imposer une réglementation aux commerçants dans les grandes villes comme Alger-Centre, qui compte, à elle seule, 5 000 commerces. Le vice-président de l'APC d'Alger-Centre, chargé des affaires sociales et de l'environnement, Mourad Bettache, a expliqué que "la commune d'Alger centre se veut un important pôle économique, eu égard à sa fréquentation par un grand nombre de citoyens venus des quatre coins du pays". Soulignant la nécessité d'élaborer un texte régissant les horaires d'ouverture et de fermeture des commerces à Alger, qui constitue "un cas exceptionnel", l'intervenant a indiqué que "tous les commerces ferment leurs portes à 16h00 environ ne tenant pas compte des besoins des citoyens", sous prétexte du manque de sécurité ou des moyens de transports pour ceux qui résident en dehors de cette commune". A cet effet, il a appelé les commerçants à faire un effort et à coopérer avec les autorités qui leur ont assuré tous les moyens nécessaires pour travailler dans un environnement sain. Des caméras de surveillance ont également été placées dans les grandes rues pour assurer la sécurité du citoyen, a-t-il ajouté.