La Fédération nationale des auto-écoles (FNAE) maintient toujours sa journée de protestation qu'elle compte organiser en septembre. Cette décision a été prise au lendemain de la promulgation, au mois de mars, du décret exécutif organisant l'activité des auto- écoles. Un texte que la FNAE juge préjudiciable. En cas de maintien de la loi, la Fédération compte recourir à la grève. « Nous avons envoyé des lettres de protestation au ministère des Transports mais nous n'avons pas reçu de réponse car nous n'avons pas de vis-à-vis puisque le nouveau ministre des Transports n'a pas été encore désigné. Nous déciderons de l'étape à suivre lors du conseil national de la Fédération qui se réunira en début du mois de septembre », indique Ahmed Azzedine Aoudia, président de la FNAE. Ce dernier n'écarte pas l'éventualité d'une journée de protestation si le dialogue avec la tutelle n'aboutit pas et une grève générale si le décret exécutif est maintenu. Des décisions que ne partage pas, toutefois, Ahmed Benseghir, président de l'autre organisation, la Commission nationale des gestionnaires des auto-écoles. Celle-ci favorise plutôt le dialogue. « La commission revendique également le retrait de ce décret mais nous préférons utiliser des moyens plus pacifiques. Pour le moment, la grève ne fait pas partie de nos intentions. Nous restons optimistes et sommes sûrs que le dialogue aboutira. De toute façon, la grève ne mènera nulle part et apportera du tort au pays », confie-t-il en soulignant que l'article le plus rejeté par les gestionnaires est celui qui oblige les auto-écoles à faire appel à un licencié. « L'activité a beaucoup baissé ces derniers temps. Nous sommes actuellement plus de 7.000 auto-écoles pour un nombre de clients très limité. La plupart de ces auto-écoles n'ont pas les moyens de se payer les services d'un licencié », explique-t-il. Mais il y a un autre hic selon lui : un licencié n'étant pas spécialisé dans cette activité, « il ne nous ne servira pas à grand-chose », observe M. Benseghir qui relève que la tutelle se montre contradictoire dans ses décisions. D'un côté, elle exige qu'un licencié gère l'auto-école et d'un autre, elle permet à des personnes qui n'ont même pas le niveau de terminale de passer les examens pour décrocher le CAP (Certificat d'aptitude pédagogique), en vue d'être moniteur ou d'ouvrir une auto-école. « Il s'agit donc d'exposer les failles de ce décret avant de trouver des solutions. Mais comme nous n'avons pas encore de vis-à-vis, nous attendrons qu'il soit désigné pour relancer le débat », conclut-il en faisant savoir que la commission a envoyé aussi des lettres de protestations à la tutelle qui sont restées également sans réponse.