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Même les morts reposent dans des lieux pollués
Entretien des cimetières
Publié dans Horizons le 03 - 09 - 2012

Le cas du cimetière musulman de Ain Benian est édifiant. Situé à la sortie est de Guyotville, sur la route qui mène vers Alger, à quelque 300 mètres de l'ancien cimetière chrétien, ce lieu a été acquis en 1980. Depuis deux années environ, il fait face à une multitude d'aléas dont l'homme est à l'origine. Sur place, le constat est effarant. Les visiteurs et les familles qui viennent se recueillir évoquent l'absence de gestion du cimetière. Le manque de travailleurs a engendré la présence de bénévoles qui semblent, cependant, indifférents à la décadence. Leur unique souci, bricoler en contrepartie d'une somme d'argent. Plus grave encore, des mendiants accompagnés de leurs enfants harcèlent les gens. Dès qu'une famille se présente au cimetière, ils se dirigent vers elle pour demander l'aumône avec insistance. Ils sont là, chaque vendredi, à l'entrée du cimetière ainsi qu'à côté des tombes. De la sorte, rien ne leur échappe. Ils ont transformé le cimetière en un véritable espace de mendicité et de lamentation. Au cours de la semaine, le mur qui sépare le cimetière et le bidonville est occupé par de jeunes oisifs. Ils se rassemblent en début d'après-midi pour consommer des psychotropes. D'autres préfèrent s'installer sur les bordures des tombes. Pire encore. Réputé autrefois pour la salubrité des lieux, le cimetière de Ain Benian est devenu un véritable dépotoir à ciel ouvert. Des détritus sont éparpillés. Les habitants du bidonville jettent leurs ordures dans le cimetière. S'ajoute à cela le problème des eaux usées qui se déversent sur les tombes. « Hélas, les morts ne se manifestent jamais », soupire un visiteur navré. Ces eaux usées dégagent des odeurs nauséabondes et font fuir les gens qui ne peuvent pas emprunter les escaliers qui servent de raccourci sans se boucher le nez. Ce cimetière semble dans un état de délaissement. Des bouteilles vides, des cartons et d'autres objets jonchent l'intérieur de ce cimetière. Un décor peu accueillant pour les visiteurs qui viennent nombreux se recueillir sur les tombes des leurs. Aussi, des herbes sauvages envahissent plusieurs espaces. Conscients de l'état déplorable dans lequel se trouve actuellement le cimetière de Ain Benian, les habitants de cette localité se disent abasourdis par une telle dégradation. « Apparemment, les morts ne semblent pas trouver le repos là où ils sont », déplore une dame venue se recueillir sur la tombe de son frère décédé il y a une année. Celle-ci raconte qu'elle a dû faire intervenir les unités de la Gendarmerie nationale pour refaire la tombe du défunt. Les raisons ? Un nommé Azzedine se fait passer pour un maçon pour soutirer de l'argent aux familles des personnes décédées. Désemparées par l'absence de fossoyeurs, les familles lui font confiance. Par la suite, la construction confiée à ce bonhomme ne correspond pas aux normes et tout s'écroule au fil du temps. « Il m'a demandé 22.000 DA pour construire la tombe de mon défunt frère et voilà le résultat », a révélé Mina. Pour elle, les autorités locales doivent mobiliser des connaisseurs et non pas laisser la gestion d'un cimetière à des personnes qui ne sont pas capables d'assumer leurs engagements. D'autres familles se plaignent des conditions sécuritaires. Pour elles, il est impossible de se rendre au cimetière pendant les jours de semaine et particulièrement l'après-midi. « Je suis contrainte de venir le vendredi matin », a indiqué Rachida. « C'est mon jour de repos et je suis obligée de venir me recueillir sur la tombe de ma mère », dira-t-elle. Les raisons ? Celle-ci a failli se faire agresser il y a quelques jours par un nommé Salah qui sème la terreur sur les lieux. Ce jeune repris de justice s'attaque aux femmes. « Il se fait passer pour un manœuvre et si la somme que vous lui octroyez ne lui convient pas, il devient hystérique et violent », témoigne Rachida.
« LE CIMETIERE SERA ASSAINI ET LES INTRUS EXPULSES »
Face à cette dégradation qui prend de l'ampleur, M. Farid Kyassa, président de l'APC de Ain Benian, indique qu'une équipe chargée de l'assainissement et du désherbage a été mobilisée avant le mois de Ramadhan pour nettoyer le cimetière. « Une entreprise spécialisée a été sollicitée par l'APC pour effectuer les travaux d'assainissement au niveau du cimetière et mettre fin aux débordement des égouts à ciel ouvert », a révélé le maire. « L'entreprise en question travaille actuellement sur le raccordement des tuyaux en provenance du bidonville qui se trouve à proximité pour dévier l'écoulement des eaux usées qui devront se déverser directement sur le regard sous terrain sans polluer le cimetière », a-t-il précisé. Selon le même responsable, plusieurs personnes se sont portées volontaires pour entamer l'opération de désherbage et dégager les tombes des herbes sauvages et permettre aux visiteurs d'emprunter les différents passages à l'intérieur du cimetière sans faire de détours ou se blesser et mieux repérer les tombes de leurs défunts », a noté M. Kyassa. S'agissant de la gestion du cimetière, le même responsable a indiqué que huit hommes sont chargés de gérer le cimetière, le surveiller et creuser les tombes en cas de nécessité. « Ceux qui se portent volontaires dans un cadre caritatif devront passer par cette équipe mais sans pour autant soutirer de l'argent aux familles », a-t-il précisé. Et d'ajouter : « Personne n'a le droit de s'infiltrer au cimetière et se faire passer pour un manœuvre ou un agent s'il n'est pas désigné par l'APC ». Dans ce contexte et pour mettre fin à l'infiltration de personnes étrangères à l'intérieur du cimetière, le P/APC de Ain Benian a donné instruction de renvoyer toute personne étrangère au cimetière. « L'équipe concernée est connue et doit faire son travail convenablement et veiller sur la sécurité des lieux et des familles qui viennent se recueillir », a rassuré M. Kyassa. « Si toutefois les personnes renvoyées reviennent à la charge, elles seront passibles de poursuites judiciaires », a-t-il averti.
BROUSSAILLES ET HERBES SAUVAGES ENVAHISSENT LES TOMBES
Même constat au niveau du cimetière d'El Kettar d'Alger. Une petite visite sur place fait découvrir le degré de dégradation dans laquelle se trouve ce lieu. Des tombes sont complètement envahies par les broussailles et autres herbes sauvages, des gamins jouent au milieu des tombes. Les arbustes qui leur servent de cachette sont à moitié détruits. Selon M. Abd Al Rahmane, responsable au niveau de l'Etablissement de gestion des pompes funèbres et cimetières (EGPFC), une équipe composée de 30 personnes œuvre actuellement à l'assainissement du cimetière d'El Kettar. Selon le même responsable, cette équipe est chargée de nettoyer une superficie de 19 hectares qui compte plus de 100.000 tombes. Selon M. Abd Al Rahmane, le problème des herbes sauvages nécessite un entretien intense et périodique parce que la zone est humide et les herbes repoussent très vite. « Ce cimetière est à sa seconde campagne d'assainissement cette année », a souligné le même responsable. « Un camion chargé du ramassage des détritus est mobilisé par l'établissement en question à longueur de semaines », a-t-il précisé. Et d'ajouter : « L'incivisme de certains visiteurs est la première cause de dégradation des cimetières ». Même constat à El Alia où les herbes sauvages ont envahi les lieux en plus de certaines tombes laissées à l'abandon. Cela dit, la mobilisation d'agents d'assainissement et de gardiens s'inscrit comme un devoir envers les morts qui semblent encore à la recherche du repos éternel en paix.


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