La dégradation de l'environnement de nos cités et quartiers s'est élargie à la cité de nos morts. En effet, l'état révoltant de nos cimetières ne prête guère au repos et est même une insulte au respect dû aux disparus. Ces endroits délaissés par les responsables concernés sont également sujet à des actes de vandalisme et d'incivisme portant atteinte à la sacralité de ces lieux. Cet état désolant a été ressenti principalement durant les jours de la fête de l'Aïd El-Fitr où les familles ont été outrées par l'état dégradant des cimetières. Une citoyenne qui a contacté hier notre rédaction s'est dit touchée par l'état désolant du cimetière de Bouzaréah. « Dans ces cimetières reposent les dépouilles d'êtres chers à nos cœurs, voir leurs dernières demeures dans un tel degré de déchéance qui n'apprête pas au recueillement, ne peut que nous chagriner et nous révolter », nous a-t-elle dit. Scène identique vécue par les familles des enterrés de Sidi Rzine (commune des Eucalyptus). Des tombes vandalisées et une multitude de décharges sauvages envahissent la proximité des tombes. Le cimetière, lieu sacré par excellence, devrait jouir d'un entretien régulier. L'Etablissement des pompes funèbres et gestion des cimetières est en charge de cette mission. Pour M. Benyounès, directeur de cet établissement, les cimetières dépendant de son institution retrouvent petit à petit de leur sérénité et leur propreté d'antan. A titre d'exemple, le cimetière d'El-Ketar, le plus ancien d'Alger (ouvert en 1838), a connu 14 opérations de désherbage. D'ailleurs, l'Etablissement des pompes funèbres et gestion des cimetières a « décidé d'entretenir les cimetières à longueur d'année en mettant en place des équipes en permanence ». Toutefois, notre interlocuteur déplore l'incivisme des familles qui viennent se recueillir sur les tombes des leurs. Munies de bouteilles et de chiffons pour nettoyer les sépultures, elles laissent à leur départ les bouteilles vides et les morceaux de tissus, contribuant ainsi à la dégradation des lieux. Interpellé sur l'état des deux cimetières de Bouzaréah et Sidi Rzine, notre interlocuteur atteste que leur gestion dépend d'un autre organisme ou des APC, affirmant à ce propos que l'état des cimetières, dont il a la gestion, n'a jamais atteint un tel degré de propreté.