Les interventions des deux hauts responsables de l'Etat ont été d'une haute teneur politique. Elles renferment tout à la fois des éléments relevant du diagnostic et d'autres de l'ordre de la projection. L'un et l'autre ont mis en exergue le contexte politique national et régional qui commande de s'adapter aux changements. Ils ont relevé que cette nouvelle session se déroule alors que des rendez-vous politiques importants à l'instar des élections locales sont proches. Les différents projets de loi qui seront débattus au niveau l'hémicycle, notamment la loi de finances pour 2013, la révision de la Constitution et le statut de l'avocat induiront une dynamique politique. Des questions comme la violence dans les stades ou l'énergie seront également au menu des travaux, preuve s'il en est que le parlement n'est nullement déconnecté des réalités que vivent la société et l'économie algériennes. Ils ont, par ailleurs, noté que l'action et les activités des deux Chambres s'inscrivent dans le sillage des réformes politiques engagées par le président de la République. PERSONNE NE SERA MARGINALISE Le président de l'APN a affirmé « qu'il ne faut pas alimenter le sentiment du désespoir social et à ne pas verser dans l'alarmisme, car c'est une arme de destruction massive pour affaiblir de l'intérieur les nations ». Il a estimé que « la différence des diagnostics de la situation est un signe de bonne santé et un indice de la liberté d'expression, appelant à adopter la critique constructive ». Il opposera à cette posture « l'évaluation objective, rigoureuse et franche qui indique que notre pays a dépassé avec succès les tempêtes qui ont secoué notre région ». « Le changement est graduel et apaisé dans notre pays où les attentes et la volonté légitimes du peuple ont été toujours prises en considération », a estimé M. Bensalah. « Au sein de la présidence de l'APN ou de ses instances de direction, il n'existe aucune velléité d'exclure ou de marginaliser une partie ou une voix », a affirmé, pour sa part, Larbi Ould Khelifa. Pour lui, « les défis et enjeux qui se posent à l'Algérie exigent l'approfondissement du dialogue entre les courants politiques représentés au parlement, qu'ils participent, s'abstiennent ou reportent leur participation au niveau de ces structures ». « La diversité des positions, l'acceptation de la délibération et la confrontation des opinions et propositions font de notre Assemblée un réceptacle ouvert à la pratique démocratique et une expérience avérée du multipartisme qui prouve sa maturité par le consensus dont le premier objectif est l'intérêt suprême du pays », a indiqué le président de l'APN. « Notre assemblée, majorité et minorité, tient à s'acquitter de ses missions qui consistent à mener un débat approfondi sur des projets, à proposer des lois en fonction des besoins des différents secteurs de l'Etat et à interpeller ses représentants en cas de nécessité », a-t-il ajouté. Les parlementaires auront un rôle à jouer, selon M. Bensalah. « Ils exprimeront leurs opinions sur la situation du pays et plaideront pour les attentes du peuple ». Selon lui, « ils devraient assumer le contrôle de l'action du gouvernement et parachever les réformes, loin de toute tentation chauviniste ». L'un et l'autre ont affirmé une solidarité avec les familles des diplomates algériens enlevés, en avril dernier, souhaitant voir ces otages revenir sains et saufs.