Les tâches qui attendent le nouveau chef de l'Exécutif sont loin d'être une simple sinécure. Loin s'en faut. Et ce n'est pas un hasard si cette nomination intervient en ce moment même : la rentrée sociale. Plusieurs dossiers devront être pris en charge, dès maintenant, par le 16e Premier ministre de l'Algérie, Abdelmalek Sellal, nommé à cette fonction par le président de la République. Un homme des grands chantiers. Il s'agit d'abord de mener à bien le programme quinquennal 2010-2014 de M. Bouteflika qui tire à sa fin dans un contexte de baisse de disponibilités financières et donc de probables tensions budgétaires. Il y a aussi le volet politique qui consiste à assurer un bon encadrement des débats et consultations sur la nouvelle Constitution et à mener à bien le programme des réformes politiques décidées en avril 2011. Celles-ci devraient connaître un nouveau test avec l'organisation des élections locales en novembre prochain. Le choix n'est pas fortuit, le Président a porté son dévolu, d'abord, sur un technocrate, grand commis de l'Etat depuis des années, sorti tout droit, comme son prédécesseur, de l'inévitable machine à former des cadres de l'Etat, de haut niveau, l'ENA. De plus, Abdelmalek Sellal, qui était, par deux fois, le directeur de campagne du président Abdelaziz Bouteflika (2004-2009), se trouve crédité d'une rigueur qui devra imprimer aux affaires de l'Etat un rythme soutenu. Autre atout pour l'ex-ministre des Ressources en eau, contrairement à M. Ouyahia ou encore à M. Belkhadem : il n'appartient à aucune formation politique, ce qui le libère dans ses nouvelles fonctions des attaches partisanes et le prédispose aussi à arracher un consensus au sein de la classe politique d'autant qu'on est à l'approche d'une autre échéance électorale qui sera très animée. M. Sellal a déjà une certaine expérience en la matière puisqu'il a été ministre de l'Intérieur, un poste sur lequel repose la lourde mission de l'organisation de ce rendez-vous et de sa réussite. Il va sans dire que le reste dépendra de la composante gouvernementale. Il ne faut pas l'oublier, la rentrée s'annonce rude, avec un front social qui ne manquera pas de se distinguer encore une fois d'autant que malgré des acquis incontestables sur les plans du pouvoir d'achat, la hausse des salaires, la revalorisation des retraites, les opérations de relogement, certains syndicats de la fonction publique, plus exactement, promettent de monter au créneau. M. Sellal sait déjà qu'il y a encore des urgences à valider pour atténuer certaines crises liées à la disponibilité de l'eau, de l'électricité, la résorption de l'habitat précaire, mais aussi pour remettre en marche la machine économique, afin de sortir du cercle de l'économie de rente, enclencher la croissance, diminuer les importations, créer de l'emploi... Là-dessus, le patronat a déjà fait état, quoique lors des élections législtatives, de ses grandes propositions en la matière, ce qu'a fait aussi le syndicat UGTA pour protéger l'économie nationale, relancer les PME et PMI. Autant dire qu'il ne manque que la feuille de route à signer.