Le secrétaire général du Haut commissariat pour l'Amazighité (HCA), M.Youcef Merrah, a plaidé, hier, à Alger, pour une meilleur prise en charge de la langue Tamazight dont l'enseignement a enregistré « un net recul ces dernières années ». « Si les autorités ne prennent pas en compte les propositions formulées par le HCA pour sa promotion, Tamazight risque de s'éteindre dans les écoles dans les années à venir », a mis en garde M. Merrah, lors d'une conférence de presse animée au forum du quotidien El Moudjahid. Introduite dans l'enseignement depuis 17 ans, le nombre de wilayas où Tamazight est enseignée s'est réduit à 10 seulement contre 16 en 1999, a constaté le SG du HCA, notant que plus de 90% d'apprenants et encadreurs sont issus des wilayas de Tizi Ouzou, Bouira et Béjaia. Il a, en outre, souligné que le nombre d'apprenants est passé de 37 690, encadrés par 233 enseignants en 1995, à 21 3075 élèves et 1 330 formateurs en 2011. Toutefois, a-t-il expliqué, cette évolution concerne uniquement six wilayas. « Le reste des régions a vu ses effectifs régresser jusqu'à suppression de son enseignement, notamment à Oran, BiskraGhardaïa, Iliizi et Tipaza », a indiqué M. Merah. Selon ce responsable, le caractère optionnel (facultatif) de l'enseignement de Tamazignt, l'absence de formateurs, le préalable de demande sociale exigée par le ministère de l'Education nationale et les horaires qui ne conviennent pas, sont « les principales causes de la régression de l'enseignement de Tamazight ». « Si on veut pérenniser la langue Tamazight au même titre que la langue arabe qui avait retrouvé sa place, il faut que l'état prenne en charge cette langue » a-t-il encore insisté. S'agissant de la place de Tamazight dans le secteur de la communication, l'intervenant estime que « beaucoup de choses restent à faire ». A titre d'exemple, le SG de HCA a estimé que la chaîne de télévision en expression amazighe (TV4) lancée en 2009, dont il faut revoir le programme « ne reflète pas réellement la réalité vécue par les Algériens ». M. Merrah a également préconisé la création d'un quotidien national d'informations par des fonds publics. Toutes ces propositions ont été le principal axe du rapport remis au chef de l'état, il y a 15 jours, a rappelé le secrétaire général du Haut commissariat pour l'Amazighité.