La saison 2012/2013 a débuté ce week-end. Les clubs de Ligue 2 ont ouvert le bal, hier, avec le déroulement de la 1ère journée. Ceux de la Ligue 1 leur emboîteront le pas aujourd'hui. Les Algériens souhaitent que le présent exercice se passe dans le calme, loin de toute forme de violence ou de climat de suspicion. Les mauvaises images de la saison écoulée sont toujours présentes dans nos esprits. Des actes de vandalisme d'une rare violence. Des joueurs ont failli perdre leur vie sur un terrain de football. Des supporters poignardés et d'autres gravement blessés. Des présidents s'accusent mutuellement et d'autres pointent du doigt les arbitres. D'où l'exacerbation de la violence dans nos enceintes sportives. La Fédération algérienne de football (FAF), organisme chargé du développement de la discipline, ne veut plus en entendre parler. Son président Mohamed Raouraoua appelle ainsi les différentes acteurs de participer à la réussite de la nouvelle saison en servant d'exemples en matière d'éthique sportive et de fair-play. « Je tiens à adresser un message à nos clubs, aux dirigeants et aux supporters pour faire des nos stades des lieux de convivialité et de fair-play », dit-il en substance dans une intervention, hier, à la Chaîne III de la radio nationale. Et de poursuivre : « Nous souhaitons que nos stades deviennent des espaces de divertissement pour les supporters. Le football est une source de distraction et non de bagarre. Il faut que nos stades soient dotés des moyens nécessaires d'animation et de distraction aux supporters. Les joueurs doivent aussi offrir un meilleur spectacle possible et éviter d'être, de par leurs comportements, source de violence ». Dans ce sillage, le président de la FAF préconise de revenir au système de location des stades le jour du match. « Il est toujours intéressant de signer des contrats de location des stades le jour du match avec les clubs. Cela leur permettra de prendre en charge eux-mêmes la gestion des matches. Et aussi d'encaisser les recettes qui leur permettraient d‘avoir une source de financement supplémentaire ». « PROFESSIONNALISME ? JE DEMANDE PATIENCE » Invité par notre confrère de la Chaîne III de faire le point sur le processus de professionnalisation amorcé depuis deux années, Mohamed Raouraoua dresse un bilan plutôt mitigé. « Je crois que nous sommes toujours en phase d'apprentissage. Les dirigeants de nos clubs n'arrivent toujours pas à s'y adapter. Ils pensaient que la création des SPA (société par actions) les mettrait à l'ère de professionnalisme. C'est faux. La preuve est là. A l'exception de l'USM Alger, dont les responsables ont réussi à établir les mécanismes nécessaires, les autres clubs n'ont pu le faire. Pis, les SPA sont pratiquement toutes déficitaires. Leurs bilans en font foi. Les sociétés, en faillite, déposeront, dans ce cas-là, leur bilan. Selon les règlements, des actions en justice seront intentées. On ne veut pas en arriver là. Nous cherchons des solutions pour éviter cela à nos clubs. Ceux-ci doivent cependant fournir des efforts pour concrétiser le projet de professionnalisation. Ils doivent faire appel le à des compétences capables de mettre en place l'organigramme des clubs professionnels », estime-t-il, non sans révéler que « les pensionnaires de Ligue 2 ont émis le vœu de reprendre leur statut de club amateur. C'est le seul moyen qui leur permettrait d'avoir droit aux subventions étatiques ». Raouaroua serait favorable à cette proposition faite lors de sa réunion, jeudi à Oran, avec les clubs de l'ouest. Raouraoura ne manquera pas l'occasion de préciser que « la professionnalisation de la discipline demande du temps et de la patience. Ce qui compte c'est d'y arriver ». Il avoue également que les mesures annoncées en 2009 par le président de la République pour accompagner les clubs vers le professionnalisme n'ont pas été appliquées. « Les décisions concernant entre autres, l'octroi d'assiettes de terrain pour la construction de centres d'entraînement et les 10 milliards accordés pour chaque club n'ont pas vu le jour. Je vais rencontrer prochainement le ministre de la Jeunesse et des Sports pour discuter de ce dossier », indique Raouraoua. « UNE COMMISSION POUR DELIVRER LES LICENCES CAF » Le président de la FAF a, par ailleurs, annoncé la mise en place prochaine au niveau de la fédération d'une commission de délivrance des licences CAF. Il précise avoir saisi officiellement l'instance continentale pour la concrétisation de cette démarche. « Une fois mise en place, ladite commission recevra des dossiers des clubs pour bénéficier de la licence CAF. Les clubs qui verront leur dossier rejeté peuvent formuler des recours auprès d'une structure compétente. Ils auront également droit de solliciter le Tribunal arbitral du sport pour faire valoir leur droit », explique-t-il. La Licence CAF est, selon les recommandations du comité exécutif de la CAF tenu en mai 2011, exigée à tous les clubs engagés dans des compétitions continentales et ce, à partir du présent exercice (2012/2013).