Le professionnalisme est un passage obligé, imposé par la FIFA et la Confédération africaine de football (CAF). A partir de 2011, tout club (algérien ou africain) qui n'aura pas une licence CAF (professionnelle) ne sera pas autorisé à participer à une compétition internationale interclubs. Les présidents des clubs de première division étaient conviés, jeudi dernier, au siège de la FAF à une réunion de travail avec les présidents de la FAF et de la Ligue nationale de football, MM. Raouraoua et Mechrara. La prise de parole a été donnée au premier responsable de la FAF, qui informera l'assistance, constituée majoritairement des présidents des clubs des divisions une et deux, même les plus réticents, des résultats du dernier conclave consacré à la professionnalisation du football algérien. En effet, selon des indiscrétions, puisque la réunion s'est déroulée sans la présence de la presse, M. Mohamed Raouraoua a informé les présidents des clubs de l'élaboration d'un document «Orientations générales ou feuille de route» régissant le championnat professionnel de division une (LFP1) avec un contenu de six titres qui sera distribué aux clubs appelés à débattre de leur avenir le 2 juin en assemblée générale. Cette feuille de route tiendra d'abord à préciser les conditions de participation à ce championnat de football professionnel, les modalités de gestion administrative et financière des clubs concernés et, enfin, les sanctions prévues en cas d'infraction. Prévu à partir de l'exercice 2011-2012, comme indiqué à l'article 2, le championnat de football professionnel est «réservé aux clubs qui remplissent les conditions du présent cahier des charges». La Ligue de football professionnel (LFP 1 et 2) sera constituée d'un nombre déterminé de clubs, a priori par «des critères sportifs», comme le précise le cahier des charges en son article 4. Le deuxième titre traite des conditions de participation au Championnat de football professionnel. Et dans ce chapitre, l'article 5 énumère les obligations soumises aux clubs pour disputer les joutes de l'élite. En plus de l'engagement à «respecter les règlements de la FAF et de la Ligue nationale de football professionnel [LNFP]», les clubs doivent remplir les critères sportifs d'«orientations générales» décidés. En clair, «être un club de division 1 ou de division 2». Au plan administratif, les pensionnaires de ces championnats professionnels doivent être organisés sous forme de sociétés commerciales, SARL, SPA ou EURL. Les clubs sont également tenus «de disposer d'un stade fonctionnel doté d'un terrain réglementaire d'une capacité d'au moins 15 000 places». Et par réglementaire, l'article 5 entend un terrain «gazonné ou synthétique». Une exigence qui risque fort de cimenter les dossiers de plusieurs clubs. Mais le président de la FAF rassure en insistant sur le terme «disposer» d'un stade d'au moins 8 000 places. Le président de la FAF fait «la différence entre disposer d'un stade et posséder son propre stade», tout en faisant référence aux textes. Et justement sur le terrain, les clubs sont tenus de se présenter à toutes les catégories mais aussi de disposer d'un staff médical «dirigé par un médecin spécialisé en médecine sportive ou agréé par la commission médicale de la FAF». Outre l'engagement d'un agent permanent pour la gestion des dossiers administratifs, un expert comptable est aussi exigé pour tenir la comptabilité des fonds. A défaut, les clubs sont tenus de «travailler en collaboration avec un cabinet comptable agréé» par la FAF. Par ailleurs, la Ligue nationale de football (LNF) est également appelée à organiser le 2 juin prochain une assemblée générale extraordinaire pour débattre et approuver l'organisation de la gestion des joueurs professionnels. Concernant les effectifs, «une liste de dix-huit [18] joueurs au moins et de vingt- cinq [25] joueurs au plus, sous contrat avec copie de leur contrat d'assurance couvrant les accidents corporels trente [30] jours avant l'ouverture de la saison» est également contenue dans le cahier des charges. Pour éviter cette situation pénalisante, la FAF s'est déjà lancée dans un vaste programme d'explication et de sensibilisation en direction des clubs. La FIFA a fixé, préalablement, les exigences pour l'obtention de la (fameuse) licence. Elles sont d'ordre sportif, administratif, juridique, financier, infrastructurel et personnel). Enfin, des réunions, organisées avec les ligues régionales afin de mettre au point un programme de travail pour la nouvelle saison, auront lieu à la fin du mois de juillet prochain. «La nouvelle saison doit être placée sous le signe de l'amélioration et de la maîtrise organisationnelle», a déclaré M. Mohamed Raouraoua lors de sa rencontre à Alger avec les présidents des ligues régionales et les présidents des ligues de wilaya. Dans son allocution, le président de la FAF a rappelé à nouveau les missions des ligues régionales et de wilaya, chargées, seulement et uniquement, de gérer la pratique du football amateur. «Tout en favorisant l'aspect organisationnel des compétitions, les ligues doivent également développer des initiatives dans le domaine de la formation, notamment aux plans technique et d'arbitrage», a-t-il insisté. Le président de la FAF a invité les responsables des ligues à encourager l'émergence d'équipes féminines, qui peuvent éventuellement obtenir des aides financières de la FAF, et favoriser la pratique du futsal (football en salle) surtout que celui-ci se pratique à l'échelle continentale et mondiale. M. Raouraoua a, par ailleurs, signalé que, dans le cadre du projet du renouveau du football algérien, il est question de doter les ligues régionales d'un budget de fonctionnement afin qu'elles mènent leurs activités sans contraintes. Il a sollicité, en outre, toutes les LRF à transmettre en urgence leurs suggestions et leur avis sur les projets de statuts qui seront bientôt adoptés. Y. B.