C'est ainsi que, en marge de la 67e session de l'Assemblée générale, le SG de l'ONU, Ban ki-Moon, organisera, mercredi prochain, une réunion de haut niveau sur le Sahel. Cette rencontre a été préparée dans le cadre d'un processus consultatif auquel a appelé, avant-hier, le Conseil de sécurité. Elle a été précédée d'un exposé portant sur la situation dans la région du Sahel, y compris au Mali, présenté, lundi dernier, par le SG adjoint aux affaires politiques, Jeffrey Feltman qui a appelé les membres du Conseil de sécurité et la communauté internationale à soutenir les efforts des Nations unies dans la mise en place d'une stratégie régionale intégrée pour le Sahel afin de conforter les capacités des Etats de cette région à maintenir la paix et la stabilité. M. Feltman avait, à cet effet, fait le point sur les progrès réalisés en matière de sécurité, de gouvernance, de développement, des droits de l'Homme et des aspects humanitaires. Pour lui, une stratégie intégrée « fournit un cadre conceptuel et des priorités stratégiques pour diriger l'engagement de l'ONU au Sahel au niveau régional et établir les bases de consultations et de suivi avec les organisations régionales, les gouvernements et les acteurs clefs dans la région ». Mais le cas malien a pesé de tout son poids dans les travaux préparatoires sur le Sahel. Ainsi, le Conseil de sécurité a demandé à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) de mener de plus larges concertations bilatérales, régionales et internationales pour élaborer des options détaillées quant à un éventuel déploiement d'une force régionale au Mali. Les membres de cette instance onusienne ont pris « note des activités de planification stratégique actuellement entreprises par la Cédéao » et ont souligné que celle-ci « doit collaborer avec le gouvernement malien par intérim, l'Union africaine, les autres pays du Sahel, les partenaires bilatéraux, notamment l'Union européenne, avec le concours du SG de l'ONU, en vue de dégager des options détaillées définissant les objectifs, les moyens et les modalités de déploiement d'une force régionale au Mali », a indiqué le président du Conseil de sécurité, l'Allemand, Peter Wittig. Le Conseil de sécurité se déclare ainsi disposé à examiner une « option pratique et réaliste » de la Cédéao qui répond à la demande malienne. Les membres du Conseil de sécurité ont, par ailleurs, salué les efforts de la Cédéao pour jouer un rôle de médiateur auprès des groupes rebelles maliens et se sont félicités des progrès accomplis dans l'élaboration d'une stratégie intégrée de l'ONU pour le Sahel, en application de la résolution 2056. De son côté, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a appelé les groupes armés islamistes qui occupent le Nord du pays à « la négociation », tout en demandant l'« union sacrée autour de l'armée » pour se préparer à la guerre s'il n'y avait « plus d'autre choix ». L'ancien président de l'Assemblée nationale, investi président par intérim en avril dernier, a, toutefois, souhaité l'organisation d'un scrutin présidentiel d'ici un an pour consacrer le retour à la légitimité.