Au terme d'un accord, signé, samedi dans la soirée, entre la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et le Mali, les autorités de Bamako ont donné leur feu vert à un déploiement « discret » des troupes « non combattantes » de l'organisation ouest-africaine dans la capitale malienne. En effet, les deux parties se sont entendues pour que la présence des « casques blancs » de l'organisation sous-régionale se fasse dans la discrétion totale afin de ne pas choquer la population, hostile à un pareil déploiement. D'un autre côté, la Cédéao pourra établir un quartier général opérationnel et une base logistique à Bamako avec des forces de police. « Toute force qui se déploie a besoin d'avoir une base », a expliqué Paul Koffi Koffi, ministre ivoirien de la Défense, venu d'Abidjan à Bamako pour convaincre le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, qui était, au début du mois en cours, réticent à tout déploiement des forces de la Cédéao dans la capitale malienne, tout en reconnaissant que son pays est trop démuni pour « libérer », à lui seul, le nord de son pays, contrôlé depuis six mois par des insurgés. « Il faut saluer l'accord que nous venons d'obtenir avec nos frères Maliens. Aujourd'hui, on peut dire que le Mali et la Cédéao sont en phase pour des opérations de troupes sur le territoire malien », a-t-il déclaré à l'issue de sa rencontre avec le président intérimaire malien. La formalisation de l'accord, conclu en vue, normalement, d'une éventuelle opération de reconquête du nord, se fera, en pincipe, dans les prochains jours à Bamako. La Cédéao devra, en conséquence, transmettre à l'Union africaine un projet de résolution qui devrait, ensuite, être examiné par le Conseil de sécurité des Nations unies. Il s'inscrit dans le cadre de la volonté affichée par le président intérimaire malien, qui a souhaité, vendredi dernier, une libération du nord par « la négociation ou par la force ». A la suite de cet appel, le Haut conseil islamique, la plus importante organisation musulmane du Mali, dirigé par l'iman Dicko, a annoncé qu'il va se rendre cette semaine dans les quatre régions du nord de ce pays afin de discuter avec les groupes islamistes armés et le Mouvement de libération de l'Azawad, sur les modalités d'une résolution pacifique du conflit.