Une réunion de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), au niveau ministériel, s'est ouverte hier à Abidjan, en Côte d'Ivoire, pour «tracer le cadre» de l'appui militaire de l'organisation au Mali en vue de la reconquête du nord du pays sous occupation de groupes islamistes armés. «Notre réunion d'aujourd'hui devra tracer le cadre de l'appui militaire de la Cédéao au Mali», a déclaré le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, à l'ouverture de la rencontre. La rencontre qui réunit les ministres des Affaires étrangères, de la Défense et de l'Intégration, fait suite à une réunion d'urgence vendredi des chefs d'état-major de la Cédéao après la requête du président intérimaire du Mali, le 4 septembre, pour un appui militaire de l'organisation sous régionale. «Il importe que conformément à l'évaluation des besoins militaires demandés par le Mali et sur la base des chefs d'état-major, nous puissions examiner et déterminer ensemble la marche à suivre pour une meilleure coordination de nos efforts conjoints sur le terrain», a poursuivi Daniel Kablan Duncan. Cette «marche à suivre» doit se faire «en accord» avec l'Union africaine et les Nations unies, a-t-il souligné. La Cédéao attendait une demande officielle des autorités maliennes avant de solliciter une résolution des Nations unies pour le déploiement de sa force en attente de 3300 hommes. Le ministre ivoirien des Affaires étrangères a insisté sur «l'harmonisation des détails relatifs aux objectifs, aux moyens, aux coûts et aux modalités du déploiement du soutien militaire à fournir au Mali». La question devrait être débattue à la 67e Assemblée générale de l'Onu qui s'ouvre le 25 septembre à New York. «Il est aussi du devoir de la communauté internationale d'apporter un soutien d'urgence au Mali pour éviter un plus grand désastre humanitaire et pour mettre un terme à une occupation illégale», a indiqué M. Duncan. A la suite de M. Duncan, le président de la Commission de la Cedeao, Désiré Kadré Ouedraogo, a appelé à «agir vite et très vite». Le président intérimaire du Mali, Dioncounda Traoré, demande à la Cédéao d'apporter un soutien militaire pour la réorganisation des forces de défense et de sécurité de son pays, mais également un soutien pour l'acheminement de l'aide humanitaire et pour la neutralisation des mines qui ont pu être posées dans le nord du pays. Mais il souligne que «le déploiement d'une force militaire et de police est sans objet pour sécuriser les institutions de la transition à Bamako».