Et ce n'est pas le sursaut caniculaire du week-end écoulé qui peut rallonger les limites de l'été. L'automne est aux portes. C'est la loi de Dame Nature. En effet, les quelques personnes rencontrées la semaine dernière sur certains sites de baignade de la wilaya s'adonnaient, dans un silence que dérange mélodieusement le bruit incessant des vagues, à des séances interminables de pêche à la ligne. Une occupation qui refait surface en force en pareille période. L'ambiance bruyante de l'été commence peu à peu à s'estomper. Les baigneurs se font de plus en plus rares. L'eau froide des plages a fini par les en dissuader au final. L'heure pour ainsi dire est aux bilans. Les commerçants reprennent le cours normal de l'année et la Protection civile dresse ses statistiques après presque quatre mois de mobilisation à travers les 43 plages autorisées à la baignade à Tipasa. Leurs chiffres en ce sens sont formels : l'été 2012 est le plus meurtrier de ces dernières années. 14 personnes sont décédées par noyade. Ce macabre bilan n'est pas malheureusement définitif, car les pompiers ont juste comptabilisé dans leur bilan les cas dont le décès est survenu à même le site de baignade. Donc, il se peut que des baigneurs sauvés de noyade et se trouvant dans un état critique aient succombé une fois à l'hôpital. Sur l'ensemble des décès enregistrés, 10 se sont produits dans les zones rocheuses non surveillées. « Du 1er juin au 20 septembre, nous avons enregistré un peu plus de 9,5 millions d'estivants dans les 43 plages surveillées à Tipasa. C'est un nombre bien inférieur à celui qu'on a recensé l'année dernière qui était alors de l'ordre de 17,08 millions d'estivants et celui de 2010 dont nos bilans font état d'une fréquentation qui a atteint les 21,5 millions de baigneurs. Ce recul de fréquentation est dû essentiellement au mois de carême qui a débuté en plein milieu de la haute saison », souligne un officier de la direction de la Protection civile à Tipasa. Cela étant établi et malgré que le nombre d'estivants ait très sensiblement chuté cette année, comparaison faite avec les saisons d'avant, il n'en demeure pas moins que les accidents et le nombre de noyades a fortement augmenté. A titre illustratif, le nombre d'interventions effectué cette saison à travers les plages de Tipasa ont atteint les 6.283 cas, contre seulement 4.969 en 2011. De même pour les personnes sauvées de noyade, les interventions en ce sens sont passées de 2.713 durant l'année dernière à 3.966 au cours de cette saison. « Même les cas de décès par noyade ont augmenté de 8 cas en 2011 à 14 actuellement », ajoute la même source. Quels sont les véritables facteurs ayant entraîné la recrudescence des cas de noyade cette année, au moment où le nombre d'estivants a chuté par rapport à 2011 ? Avant de répondre à cette question, une source de la Protection civile a tenu d'abord à dire que le dispositif du plan bleu mis en place pendant tout cet été est le même que celui de l'année précédente. Mieux encore, il a été même procédé cette année à davantage de recrutements dans les rangs des surveillants de plage saisonniers. « D'emblée, les statistiques en notre possession indiquent clairement que plus de 150% des cas de décès par noyade se sont produits dans les zones rocheuses et ce, malgré le fait que ces sites soient formellement interdits à la baignade. Cette donnée dénote, on ne peut mieux, que l'engouement des estivants pour les zones rocheuses est l'un des facteurs principaux ayant aggravé le bilan inhérent aux cas de noyade et de décès cette année. Aussi, les conditions climatiques ont-elles été également des facteurs prépondérants en ce sens. Car malgré les périodes caniculaires que nous avons enregistrées durant cet été, il ne faut pas occulter le fait que la mer a été souvent agitée », analyse à ce propos un maître-nageur de Tipasa.