Les débats de la première journée avaient porté sur le service public et les préoccupations des citoyens d'une manière générale. La plupart ont souligné la défaillance des services publics comme les APC, les hôpitaux ou la poste « qui font perdre beaucoup de temps et d'argent au citoyen » pour reprendre la formule lapidaire de cet élu FLN de Biskra. A nouveau, ceux qui ont pris la parole, hier, ont exposé des problèmes qui, parfois, avaient un caractère local prononcé. Manque d'hôpitaux ou de lycées par-ci, de routes ou de voie ferrée par-là, rien n'aura été oublié. Pas même l'absence d'aires de repos le long de l'autoroute est- ouest. Le président de l'APN, Larbi Ould Khelifa, a, d'ailleurs, exhorté les députés à se concentrer sur le « sujet » et d'éviter de s'attarder sur les problèmes que connaissent les régions. Le constat est implacable et la plupart des élus, tout en renouvelant leur soutien au programme, notamment ceux du FLN et du RND, n'ont pas manqué de pointer du doigt les lenteurs dont souffrent les différentes catégories de la population. « Rapprocher l'Administration du citoyen et la mettre au service de ce dernier et mettre fin à toute forme de bureaucratie » et « l'ouverture du champ devant les compétences marginalisées » prenaient, dans la bouche des intervenants, un aspect d'urgence absolue. La députée du FLN, Khadidja Ichekkour, a ainsi relevé les efforts consentis pour la réforme de la justice, « mais où beaucoup de choses restent à faire », selon elle. Elle a proposé la mise en place de « nouveaux mécanismes pour la lutte contre les fléaux sociaux ». Abdelkrim Djenani, du RND, a consacré son intervention à la corruption dont « la lutte est l'affaire de tous et non pas du gouvernement ». Il proposera une législation plus dissuasive. Samira Mezaza et Nora Khersellah, de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), ont, par contre, déploré l'absence de délais de réalisation des projets du gouvernement qui conduisent à d'interminables révisions à la hausse. Elles ont appelé le gouvernement à trouver des solutions pour la prise en charge des jeunes après l'éradication des marchés informels. Le député du FLN, Azzedine Boutaleb, a encouragé le gouvernement à poursuivre sa politique d'assainissement des villes avec la suppression des marchés informels, souhaitant que cette opération s'inscrive dans la durée. Mohamed Guemama, député FLN de Tamanrasset, a « salué » les prises de position de l'Algérie vis-à-vis des événements en Libye et au Mali. Mahmoud Guechi, du RND, a mis l'accent sur l'amélioration du service public, qui doit s'appuyer « sur l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication ». Il a également plaidé pour la poursuite des efforts de l'Etat dans le domaine de l'alimentation des populations en eau potable. Djelloul Djoudi, du PT, a exhorté les pouvoirs publics à prendre des décisions « souveraines » afin de « protéger l'économie nationale de la crise économique et résister aux pressions étrangères ». Faisant part de la « satisfaction » de son parti quant aux projets inscrits dans le cadre du plan d'action du gouvernement, M. Djoudi a relevé que l'actuel gouvernement, qui s'apprête à parachever les réformes engagées, doit d'abord établir un bilan des réformes. La députée Deradji, du FJD, doutant de l'application de ce plan d'action, exigera aussi du précédent gouvernement de « rendre des comptes ». Cette exigence reviendra aussi chez un député du FNA et un autre du Front du changement. Les débats sur le plan d'action du gouvernement se poursuivront, aujourd'hui, demain et samedi et durant la matinée de dimanche. La séance de dimanche après-midi sera consacrée à la poursuite du débat général et aux interventions des présidents des groupes parlementaires. Le Premier ministre répondra aux interventions des députés et le vote sur le plan d'action du gouvernement se déroulera en séance plénière, mardi 2 octobre. 269 députés se sont inscrits pour prendre la parole.