« Le moment est, d'ailleurs, plus qu'opportun pour prendre les mesures nécessaires, afin de contrecarrer les visées prédatrices et encourager une décentralisation et une autonomie effective du pouvoir économique au niveau des collectivités locales et des entreprises », a estimé Mohand Amokrane Cherifi, président du comité d'éthique et conseiller économique du parti, consultant international, expert en économie et fonctionnaire de l'ONU, lors d'une conférence, initiée par le FFS, à Alger, à l'occasion de la rentrée sociale. Pour l'intervenant, le contexte international et régional a changé, d'où la nécessité de prendre les dispositions en mesure de faire avorter toute tentative de déstabilisation visant le pays et donner la priorité au combat politique. La crise financière a, selon le diplomate, amené les pays développés, notamment ceux de l'OCDE, à repenser leur stratégie en fonction de leurs intérêts. Une stratégie qui consiste à capter les ressources où qu'elles soient et à ouvrir des marchés étrangers. Il estime que ce qui se passe dans les pays arabes ou au niveau de nos frontières, n'est nullement fortuit. L'intégrité de l'Algérie est visée pour ne pas dire menacée. Elle l'est par rapport à ses richesses souterraines. Il estime que la mondialisation prédatrice a fait du monde arabe un terrain favorable à toutes les tentatives de dépeçage. Que faut-il faire pour survivre et se développer, ou, du moins, pouvoir faire face à ces stratégies dévastatrices ? s'interroge le conférencier. Il estime d'emblée que les pouvoirs publics se concentrent sur le quotidien négligeant les questions des grands défis et enjeux. Il cite, à titre d'exemple, le programme du gouvernement. « C'est une bonne action, certes, mais elle est insuffisante vu l'immensité du chantier. Elle ne se projette pas dans l'avenir », a regretté M. Cherifi, plaidant à l'occasion pour la décentralisation effective du pouvoir économique et le transfert des pouvoirs vers la population. Il soutient que les bénéfices de la décentralisation sont plus importants que ses inconvénients. D'où l'importance de faire confiance à la population et savoir être à son écoute. « Elle vous le rendra. Le pays sera, à terme, gagnant », a relevé M. Cherifi, insistant sur le transfert du pouvoir et de la décision économique aux Algériens pour soustraire l'appropriation par le capital étranger. De l'avis de M. Cherifi, l'Algérie a intérêt à préserver ses secteurs stratégiques, notamment le secteur minier et à créer un front commun contre ces visées expansionnistes.