La 7e édition du Festival national du théâtre professionnel dont les spectacles se sont déroulés au Théâtre national algérien une semaine durant, a débuté avec la troupe du Théâtre régional d'Oran avec sa pièce « El Hasla », mise en scène par Medjehri Habib. La dernière représentation de ce festival a eu lieu à la salle El Mougar, autre espace réservé à cette manifestation. A 20h30, en cette soirée de mercredi dernier, « El Kaftan », dernière production du Théâtre régional de Constantine, mise en scène par Mohamed Tayeb Dehimi et écrite par Alloua Boudjadi, est sur les planches. Son titre est inspiré de l'habit porté par les beys lors du cérémonial de leur intronisation. Le rideau s'ouvre sur une scène de la rue au temps des beys. C'est un vrai tableau décrivant l'époque de leur règne à Constantine. Le Bey a été déchu, parce que selon la population locale, il avait tous les défauts du monde. Elle est d'ailleurs invitée à assister à sa pendaison, et à faire obéissance au nouveau bey. Des bourgeois, opportunistes, lui jurent fidélité et totale soumission : « Le roi est mort, vive le roi ! » A vrai dire, la pièce évoque des problèmes sociaux propres à tous les temps, même en ces temps modernes avec leurs lots de fléaux : corruption, trahison, mensonge qui incarnent le pouvoir. La gent féminine est évoquée à travers la fille unique du bey, Aouicha, et son histoire d'amour. Le spectacle évoque l'ambiance des palais des beys avec leur luxe, leurs aventures et les luttes pour le pouvoir ainsi que la vie dans Constantine de l'époque. Le personnage d'Aouicha a été interprété par la magnifique Mouny Boualem qui a confirmé, dans ce spectacle, son talent de star du théâtre algérien. Elle est secondée par Nadjla Tarrelli qui a campé le rôle de la servante d'Aouicha et elle est aussi petite amie de « Bouhedba », serviteur au château, interprété par Serhane Daoudi, la grande révélation de ce spectacle. Le public est sorti souriant et satisfait, mais surtout, séduit par une superbe scénographie signée Halim Rahmouni.