« Aucune personne sensée ne peut cautionner de telles dérives. Je ne supporte pas les agressions contre l'Islam. Je les considère comme des agressions contre moi », déplore Yasmina Khadra, en marge d'une rencontre littéraire au Salon international du livre d'Alger (Sila) qui a eu lieu du 20 au 29 septembre à la Safex, Pins maritimes. Les peuples musulmans doivent, d'après lui, « éviter la violence, car la religion musulmane n'est pas barbare, on ne connaît pas la violence. Et les oulémas doivent faire comprendre que l'Islam est une religion universelle, et le Prophète Mohamed (QSSSL)) est envoyé à tout l'univers et à toutes les communautés », ajoute-t-il. Ce dernier demande à tous les musulmans de se donner la main pour réussir ce combat. Selon lui, tant qu'il n'y a pas une entente, le problème sera très difficile à résoudre. Il a exprimé, par ailleurs, sa profonde consternation pour la diffusion du film « provocateur » et qui constitue une offense aux musulmans de par le monde, et pour les violentes réactions de groupes extrémistes qui ont attaqué des délégations diplomatiques en provoquant la destruction et la mort. « En tant qu'homme de lettres, je condamne toute incitation à la haine sectaire et réitère que le respect pour les croyances religieuses et le rejet de la violence doivent être des piliers de la démocratie, l'humanisme et la modernité ». « L'innocence des musulmans, ce film est un pamphlet incendiaire dont la diffusion le jour de l'anniversaire des attentats terroristes du 11 septembre ne peut être aucunement réduite à une question de liberté d'expression », ajoute l'auteur de « Morituri » qui condamne « les actions qui mettent en danger la capacité de vivre ensemble des peuples de différentes origines, cultures et croyances », tout en soulignant que les droits humains tels que la liberté d'expression ou la dignité humaine et le respect mutuel sont indivisibles et ne doivent pas être utilisés sélectivement pour promouvoir des confrontations ethniques ou religieuses. Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohammed Moulessehoul répondra à ce nouvel épisode de provocation et de violence en affermissant sa mission culturelle. En réponse aux provocations de l'écrivain et poète Rachid Boudjedra, le romancier Yasmina Khadra se contente de dire : « L'écrivain fait le livre, mais ce sont les lecteurs qui font l'écrivain. Si je suis en bonne santé littéraire, c'est grâce à vous. Et si j'avance dans le tsunami des hostilités qui tourne autour de ma personne, c'est aussi grâce à vous ».