Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, n'a pas mis beaucoup de temps après sa désignation pour établir un contact direct avec les walis. A vrai dire, de son poste de ministre délégué, il avait déjà depuis de longues années la haute main sur l'administration locale et une connaissance aigue des missions et contraintes de celle-ci. Il s'est beaucoup déplacé dans le pays et sa dernière mission à Médéa est venue quelques jours après sa nomination. Sa première rencontre hier à Alger avec les walis du centre et du sud du pays ne sera pas la dernière. Elle inaugure une série d'autres avec les walis de l'ensemble du pays. Elles auront lieu la semaine prochaine, l'une (lundi) à Constantine avec les walis de la région est et une autre (mercredi) à Oran avec les walis de la région ouest. Le nouveau ministre de l'Intérieur prendra contact avec les walis pour évaluer et donner des orientations. La formule suffit pour indiquer que l'on compte beaucoup sur ces hauts fonctionnaires pour mener à bien les programmes de développement inscrits dans le cadre du nouveau plan quinquennal. C'est la courroie entre les hautes autorités et les élus de base. Beaucoup d'opérations en effet sont inscrites en matière d'infrastructures (barrages, tramways, chemins de fer) ou d'équipements publics. Ces dernières années, les pouvoirs des élus locaux se sont rétrécis au profit de ceux des walis à qui revient le dernier mot dans l'avancée des projets. La plupart sont sectoriels et échappent à tout contrôle ou suivi des présidents d'APC . Beaucoup de walis à l'image de celui de Sétif ou Bouira ont multiplié les visites sur le terrain pour accélérer la cadence de travaux par-çi, lever des embûches par-là. C'est en dernière instance l'autorité qui a le dernier mot dans sa wilaya pour la gestion de l'administration pouvant désigner des administrateurs pour gérer des communes victimes de blocages. Avec les nouvelles ambitions qu'affichent les pouvoirs publics pour la modernisation des grandes métropoles et des outils de gestion, les walis occuperont une place stratégique et incontournable. Il ne s'agit pas de concentration de pouvoirs mais de pouvoir dynamiser par un engagement sans faille des hommes le développement et de garantir un contrôle des deniers publics.