Les Etats-Unis seraient prêts à soutenir une action armée contre al Qaïda au Maghreb islamique, dans le nord du Mali, selon Johnnie Carson, le plus haut responsable de l'Afrique au département d'Etat. Le diplomate américain qui a fait cette sortie médiatique ce lundi, pose deux conditions. Une, cette action militaire qui aura lieu à « un certain moment » doit être conduite par l'armée malienne. Deux, le déploiement de troupes de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest, sous l'égide de l'ONU, doit être « bien préparé, bien organisé, bien pourvu, bien pensé et agréé par les pays directement concernés ». Cette déclaration intervient après celle de Carter Ham, le haut commandant des forces armées américaines en Afrique (Africom) . Il a déclaré dimanche à Alger que la crise malienne devait, en priorité, être résolue par des solutions politique et diplomatique. Ham qui exclut toute « présence militaire américaine dans le nord du Mali » cite trois défis à résoudre : « la mise en place d'un gouvernement légitime à Bamako », « la gestion de la crise humanitaire qui sévit dans la région » et « la résolution du problème des groupes terroristes ». « Ce qui importe le plus, c'est d'aider le gouvernement malien à restructurer ses forces militaires. Cet objectif sera atteint en formant ses personnels militaires et en leur apportant les matériels adéquats », dit-il . Selon le Washington Post, John Brennan, le principal conseiller du président Barack Obama pour l'antiterrorisme, examine actuellement une possibilité d'intervention avec des drones pour « détruire » Aqmi au Mali. Pour sa part, Cheikh Modibo Diarra, le Premier ministre malien, a invité, samedi à New York, les Occidentaux à se joindre militairement à l'intervention dans le Nord du Mali. La France, qui a déjà dépêché des instructeurs au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Sénégal pour former des troupes, et l'Allemagne ont déjà répondu. Tout en excluant d'y déployer des troupes de combat, comme Washington, Paris et Berlin fourniraient un « soutien logistique » à cette force qui a déjà un nom, la Micema (Mission de la Cédéao au Mali).